La mission de l'ONU en Libye (Manul) a "dénoncé fermement" de nouvelles violations de la trêve instaurée le 12 janvier à l'initiative de la Russie, alliée de M. Haftar, et de la Turquie, soutien du GNA. Des dizaines de roquettes continuent de s'abattre sur la capitale libyenne Tripoli, blessant de nombreux civils et causant d'importants dégâts sur les biens publics et privés. Hier matin, les habitants de Machrou al-Hadhaba se sont réveillés au milieu du bruit de dizaines de roquettes tirées par les troupes du général Khalifa Haftar, a affirmé l'opération "Volcan de la colère" du gouvernement d'union nationale (GNA) sur sa page facebook. En fin de matinée, des missiles de type Grad se sont abattus sur Qasr al-Dhiayafa (palais d'accueil, ndlr) au cœur de Tripoli, sans faire de dégâts, mais ils ont provoqué d'importants dégâts, selon les photos postées sur les réseaux sociaux par le GNA de Fayez al-Serraj, internationalement reconnu. Les forces de l'homme fort de l'Est ont ciblé pour la énième fois l'aéroport de Miitiga et les quartiers alentour avec des dizaines d'autres missiles jeudi, selon la même source. "Les forces du criminel de guerre ont ciblé l'aéroport international et ses environs et les quartiers résidentiels de Tripoli avec plus de 60 missiles Grad", lit-on dans le communiqué rendu public jeudi par le "Volcan de la colère", soulignant qu'une femme avait été blessée par un des missiles qui a touché sa maison. Ces raids ont contraint l'aéroport international de Miitiga de suspendre une nouvelle fois tous les vols et d'évacuer son personnel jusqu'à nouvel ordre. La mission de l'ONU en Libye (Manul) a "dénoncé fermement" de nouvelles violations de la trêve instaurée le 12 janvier à l'initiative de la Russie, alliée de M. Haftar, et de la Turquie, soutien du GNA. La Manul mentionne en particulier des attaques répétées des deux derniers jours contre l'aéroport de Miitiga. "Ces violations interviennent au moment où les Libyens œuvrent avec les Nations unies (...) pour mettre fin au conflit et à la souffrance du peuple libyen qui s'aggrave chaque jour", a indiqué la mission sur son compte twitter. La mission onusienne a fait état de vingtaine de victimes civiles à Tripoli depuis le début de la trêve. Le 4 avril 2019, les pro-Haftar avaient lancé une offensive pour s'emparer de la capitale Tripoli. Ils avaient mené plusieurs attaques contre l'aéroport de Miitiga, accusant le GNA de l'utiliser à des fins militaires. La trêve entrée en vigueur en janvier a été peu respectée par les belligérants. Des pourparlers militaires, politiques et économiques constituent les trois volets du dialogue inter-libyen sur lesquels travaille l'ONU pour tenter de trouver une solution au conflit en Libye. Mais ces discussions avancent mal, en raison de la poursuite des violences en Libye et du refus d'une partie des Libyens de prendre part mercredi aux travaux de la commission, conditionnant leur présence par la communication de l'agenda du dialogue et des noms de certains participants. Plus de huit ans après la chute du régime de Mouammar Kadhafi dans le sillage du Printemps arabe, la Libye est plongée dans le chaos. Ces pourparlers politiques visent à mettre fin aux divisions et à former un nouveau gouvernement unifié.