Le général Haftar bloque depuis près d'un mois les ports pétroliers dans l'est de la Libye, causant des pertes estimées à un milliard de dollars, selon la compagnie nationale de pétrole NOC. Au moins 5 civils ont été blessés hier dans des tirs de roquettes près de l'université de Tripoli, attribués aux troupes du controversé général à la retraite Khalifa Haftar, a rapporté le quotidien local al-Wassat, citant des sources proches du Gouvernement d'union nationale (GNA) de Fayez al-Serraj, internationalement reconnu. L'information n'a pas encore été vérifiée de sources indépendantes, ajoute la même source. Ces tirs de roquettes ont déjà commencé mardi, a rapporté l'agence de presse Reuters. Selon toujours le correspondant de cette agence, des obus sont tombés dans la nuit de mardi à mercredi dans plusieurs quartiers de la capitale libyenne, causant des dégâts matériels, sans faire état de victimes ou de blessés. Les obus ont ciblé des quartiers d'al-Noufline et Souk al-Jomaa dans le centre-ville de Tripoli, que Khalifa Haftar tente vainement de conquérir depuis le 4 avril 2019. Les nouveaux tirs de roquettes ont plongé une partie de Tripoli dans le noir, ajoutent les mêmes sources, les soldats de Haftar ayant l'habitude de bombarder les centrales et installations électriques pour avancer sur la capitale. Cette recrudescence des violences intervient dans un contexte marqué par des pas vers l'apaisement et de trêve régulièrement violés par Haftar, bras armé des autorités parallèles de l'Est libyen, basées à Tobrouk. Des violences ont aussi opposé les deux camps près de l'aéroport de Tripoli, selon d'autres sources. Des vidéos diffusées par les troupes du GNA montrent des tirs d'artillerie contre des positions de l'Armée nationale libyenne (ANL) de Haftar dans la zone d'al-Hadhaba. Le GNA affirme, en effet, que l'ANL n'a aucune intention de se retirer des alentours de la capitale, au moment où l'ONU a lancé de nouvelles discussions à Genève, dans la suite de la conférence internationale de Berlin du 19 janvier dernier. Ces discussions visent à obtenir un accord de cessez-le-feu durable en Libye, afin de pouvoir relancer le processus politique à l'arrêt depuis plus de deux ans. De nombreuses initiatives locales, régionales et internationales ont été lancées pour réunir les parties libyennes en conflit autour d'une même table, notamment ces dernières semaines, mais Fayez al-Serraj et Khalifa Haftar refusent tout contact direct, s'accusant mutuellement d'être à la solde de parties étrangères. Par ailleurs, les troupes de Haftar ont empêché les avions onusiens d'atterrir sur le sol libyen, a dénoncé hier la mission de l'ONU en Libye. "L'ONU en Libye regrette que ses vols réguliers, qui transportent son personnel vers et depuis la Libye, ne soient pas autorisés par l'ANL (armée autoproclamée par Haftar) à atterrir en Libye", a indiqué la mission de l'ONU en Libye (Manul) dans un communiqué, publié sur sa page facebook. "Cette pratique a eu lieu à plusieurs reprises au cours des dernières semaines", a souligné la Manul, dont le personnel est basé à Tunis.