C'est pour rendre hommage à cette terre des braves que Hachemi Ameur, Abdehadi Talbi, Amel Dekar, Djazia Cherrih ou encore la Japonaise Mayuka Wakai ont dédié leurs toiles aux femmes et hommes des quatre coins de l'Algérie. C'est à la galerie Le Paon de l'Office Riadh-El Feth que s'est réuni, le 22 février, un groupe d'artistes plasticiens pour célébrer l'Algérie, sa diversité et son patrimoine. Le choix du 22 février n'était évidemment pas anodin, puisqu'il marque le premier anniversaire du Hirak, et c'est aussi pour rendre hommage à cette terre des braves que Hachemi Ameur, Abdehadi Talbi, Amel Dekar, Djazia Cherrih ou encore la Japonaise Mayuka Wakai ont dédié leurs toiles aux femmes et hommes des quatre coins de l'Algérie. Multigénérationnelle et incorporant des techniques diverses, "Lumière d'Algérie" est une exposition qui tente de mettre en relief autant le talent de jeunes artistes peintres, à l'instar de Sofiane Dey et Nouicer Nedjem, que la diversité et la beauté que recèle notre pays. Chaque artiste a ainsi représenté "sa lumière", matérialisée par le hayek d'une Algéroise, le visage d'une femme targuie, ou encore la dextérité des percussionnistes (karkabou). La lumière métaphorique se lie à la lumière unique de nos contrées qui en sont gorgées et que tant d'orientalistes de renommée ont voulu immortaliser. Pour la professeure de céramique à l'Ecole nationale des beaux-arts, Zoulikha Rediza, c'est la lumière du Sud, plus particulièrement celle des hommes bleus qui devient palpable, à travers des sculptures sur une bi-matière faite de porcelaine et de grès. À la fois utilitaire et objet décoratif, l'homme bleu et sa splendeur s'illuminent littéralement pour faire office de lampe au charme indéniable. Sofiane Dey, diplômé de l'Ecole des beaux-arts de Batna, le monochrome et les jeux de nuances font de ses toiles, à la limite de l'impressionnisme, le doux reflet de la protection maternelle, représentée par des figures féminines dans des ruelles en hayek. Les tons de violet, de mauve et de prune font aussi l'originalité des tableaux réalisés en techniques mixtes (pinceau et couteau). Le thème de l'exposition évoque pour Hachemi Ameur la baie d'Alger et son atmosphère. Un mix de gouaches et d'aquarelles représentant le Sacré-Cœur, la place Emir-Abdelkader ou le monument des Martyrs sous le ciel bleu de la capitale, omniprésent d'ailleurs dans les quatre toiles suscitées, transcrit l'admiration du peintre pour la ville et ses habitants. Chacun à sa manière et de par la sensibilité qu'ils ont pour l'une ou l'autre des régions, les plasticiens rendent ainsi hommage à un peuple et un pays qui restent debout, placidement et de la plus belle des manières. La galeriste Amel Mihoub a par ailleurs expliqué l'intitulé de l'exposition, en rapport avec l'anniversaire du Hirak, et "lumière" "que l'on voulait mettre en avant, directement et indirectement". À noter que l'exposition sera visible jusqu'au 15 mars.