Pour réitérer leur détermination à poursuivre leur mouvement de protestation, des dizaines de Sétifiens ont manifesté hier devant le siège de la wilaya avant de marcher contre ce qu'ils ont qualifiés de résidus du système Bouteflika. Ils ont été unanimes quant au départ de toutes les figures qui incarnent ce système désigné sous le nom de "mafiosi". En effet, dès 11h, les marcheurs ont arpenté les artères de la capitale des Hauts-Plateaux. Ils ont marché tout au long des avenues du 1er-novembre-1954 et du 8-Mai-1945 en scandant des slogans hostiles au système. Les manifestants, drapés dans l'emblème national et l'étendard amazigh, ont entonné en chœur l'hymne national Qassaman et d'autres chants patriotiques tout en scandant des slogans tels que "Pouvoir assassin !", "Pouvoir dégage !", "Les hôpitaux mafihoumch tbib wa houma yahadrou ala lehlib" (Au moment où il n'y a pas de médecins dans les hôpitaux, ils nous parlent de lait), "Pour un Etat civil et non militaire", "Corona wala n'touma" (On préfère le corona à vous). D'autres slogans ont été repris par la foule pour rappeler, notamment, la détermination sans faille du peuple, l'aspect pacifique des manifestations et la nécessité d'entendre la voix du peuple. "Qu'ils partent tous", "Nous ne ferons pas marche arrière, notre cause est la bonne, et s'il y a quelqu'un qui doit partir, c'est bien vous", "Pour une presse et une justice libres et indépendantes". Les manifestants qui ont marqué une halte de quelques minutes devant la stèle érigée à la mémoire de Sâal Bouzid, premier martyr des massacres du 8 Mai 1945 à Sétif, ont scandé : "Ya chahid ertah ertah, sa nouassil el kifah" (Repose en paix martyr, nous continuons le combat).
