Avec des airs de rentrée, les étudiants venus des deux campus universitaires de la wilaya de Sétif, à savoir Ferhat-Abbès (Sétif) et Mohamed-Lamine-Debaghine (Sétif 2), soutenus par des citoyens qui considèrent la contestation estudiantine comme le fer de lance du hirak, se sont rassemblés devant le siège de la wilaya. Ils ont par la suite marché tout le long des avenues du 1er-Novembre-1954 et du 8-Mai-1945 en marquant une halte devant la stèle, un buste à l'effigie de Saâl Bouzid, commémorant les massacres du 8 Mai 1945, en entonnant en chœur : "Ya chahid, ertah ertah, sa nouassil el kifah !" (Repose en paix martyr, nous continuons le combat !), pour poursuivre ensuite leur marche jusqu'à la fontaine Aïn Fouara pour emprunter l'avenue Cheikh-Laïfa, en passant par la cour de justice, le siège de la sûreté de wilaya et le stade communal Mohamed-Guessab, pour revenir et marquer une autre halte devant le portail de la wilaya où ils ont scandé des slogans hostiles au système en place et, du coup, affirmer leur détermination quant à la nécessité du changement à la tête de l'Etat. "Wallah ma rana habsine, wallah ma rana habsine, makanch l'vote, wallah ma n'dirou, Bedoui wa Bensalah lazem y'tirou, hatta ber'sas wa alina ytirou, wallah mana habsine" (Nous jurons que nous n'allons pas nous arrêter et n'abdiquerons pas. Il n'y aura pas de vote, Bedoui et Bensalah doivent partir, même si on nous tire dessus). Les manifestants ont aussi scandé qu'ils refusent l'organisation de l'élection programmée le 12 décembre prochain sous le règne de ce qu'ils ont qualifié de gang. "Makanch intikhabat mâa l'îssabat" (Pas de vote avec les gangs). Ce n'est que vers 13h que la foule s'est dispersée en se donnant rendez-vous pour vendredi prochain. FAOUZI SENOUSSAOUI