Le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique (MESRS), Chemseddine Chitour, a été, lundi, au Conseil de la nation, l'auteur d'une déclaration qui a surpris mais surtout mis en colère les enseignants universitaires. Le ministre a affirmé que "la moyenne et le niveau des enseignants sont égaux à zéro". En effet, intervenant lors de la présentation du projet de loi d'orientation sur la recherche scientifique devant les membres du Conseil de la nation, M. Chitour a, en effet, affirmé que "la plus grande catastrophe est d'avoir créé des universités, mais la moyenne des enseignants est zéro", en martelant que "leur niveau est zéro", avant de former le symbole de sa main. Cette déclaration a fait réagir un syndicat des enseignants universitaires qui envisage des actions de protestation. Le Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes), présidé par Abdelhafid Milat, a invité à la mobilisation de toutes ses sections syndicales à travers toutes les universités du pays pour organiser des assemblées générales extraordinaires avant la fin de la semaine, en prévision de la tenue, lundi prochain en son siège national à Alger, d'une session extraordinaire du Conseil national. Le Cnes précise que la tenue de sa plus haute instance entre deux congrès sera marquée par un sit-in de protestation devant le siège du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique à Ben Aknoun, lundi prochain, ainsi qu'une grève nationale dont la forme sera définie par le Conseil national. Dans son communiqué rendu public hier, le Cnes a indiqué que cette réaction intervient "suite aux déclarations irresponsables du ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique où il a désigné les enseignants du supérieur par ‘zéro', ce qui est une insulte jamais adressée par un responsable sur le plan national ou international à l'élite nationale". Lequel communiqué a averti également que "la dignité de l'enseignant est une ligne rouge". Pour sa part, Abdelhafid Milat a fait état d'un dépôt de plainte officiel du syndicat contre le ministre pour le motif d'"insulte et diffamation", après s'être interrogé sur sa page Facebook si ces déclarations relevaient de l'"inconscience ou de la volonté d'embraser les universités", ajoutant que "la famille universitaire doit se préparer à faire de lundi prochain une journée de colère des universités. Le ministre doit comprendre qu'il a franchi toutes les lignes rouges".