Les mouvements de protestation se propagent peu à peu dans les universités. Les enseignants de l'université de Laghouat ont déclenché un mouvement de protestation depuis quelques semaines pour dénoncer les mauvaises conditions de travail et l'abus de pouvoir de leur administration. La colère s'est propagée aussi à l'université de Mila, cette semaine. Les enseignants ont tenu un rassemblement pour les mêmes raisons. Le CNES, de son côté, appelle à la mobilisation des enseignants. L'aile Abdelhafid Milat, réunira son conseil national au courant de la première semaine du mois de novembre pour décider de sa prochaine action nationale. Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - A l'université de Laghouat, le collectif autonome des enseignants a déclenché depuis quelques semaines des actions de protestation dont une journée de grève et des rassemblements. Ce collectif dénonce la mauvaise gestion, les conditions de travail, le harcèlement et l'abus de pouvoir de l'administration. D'ailleurs, dans un communiqué rendu public, ce collectif qui interpelle le président de la République, le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, avec une demande d'audience, ainsi que le wali de laghouat sur la situation de l'université, demande l'installation d'une commission d'enquête ministérielle. «Nous refusons le piétinement des lois de la république et nous dénonçons le harcèlement de l'enseignant qui est un partenaire important dans l'université», a écrit le collectif dans son communiqué. Suite à ce mouvement, le recteur de cette université a esté en justice les membres du collectif des enseignants, a indiqué Abdelmalek Azzi, coordonateur du CNES. Cependant, le collectif qui se réjouit de la mobilisation des enseignants de l'université de Laghouat autour de son mouvement affirme qu'il ne reculera pas avant de faire aboutir ses revendications «légitimes». Selon M. Azzi, qui apporte son soutien à ce collectif, les problèmes que rencontrent les enseignants à l'université de Laghouat au sein de leur établissement sont identiques aux problèmes que rencontrent les enseignants dans la majorité des universités du pays. «L'université Alger 3 vit le même cas de pourrissement que celle de Laghouat et rencontre les mêmes tentatives d'harcèlement des syndicalistes et de poursuites judiciaires récurrentes de la part du recteur», a souligné M. Azzi qui compte saisir le bureau international du travail (BIT) sur la situation après les multiples tentatives de saisir le ministre de l'Enseignement supérieur, en vain. De son côté, Abdelhafid Milat, coordonateur de la deuxième aile du CNES, a indiqué que la colère s'est propagée aux enseignants de l'université de Mila. Le collectif des enseignants a organisé une journée de protestation également contre leurs conditions de travail. M. Milat a déclaré que son syndicat réunira son conseil national, la première semaine du mois de novembre. A l'ordre du jour, débattre des problèmes que rencontrent la majorité des universités du pays actuellement et décider de l'action à entreprendre pour obliger la tutelle à répondre aux préoccupations des enseignants. «Nous allons décider de notre future action avant le 10 novembre», a déclaré M. Milat qui a souligné que le pays compte 106 établissements de l'enseignement supérieur, entre universités, instituts et écoles supérieures et 64 000 enseignants. S. A.