Le ministre de la Participation et de la Promotion de l'investissement, Abdelhamid Temmar, a été hier l'hôte de l'université d'été du FLN. Dans une conférence portant sur "les réformes économiques en Algérie" qu'il a animée devant un important auditoire, le ministre a tenu a expliquer l'impératif d'une dynamique plus profonde dans les réformes économiques en Algérie : "la question est de savoir si l'on doit rester en marge de la mondialisation actuelle et laisser d'autres pays la faire à notre place et nous imposer leurs lois ou alors nous intégrer dans ce système ?" s'est interrogé le ministre en guise d'entame à sa conférence. "Personnellement je suis d'avis qu'on intègre la mondialisation car c'est dans notre grand intérêt" dira Temmar tout en précisant que "nous gagnerons davantage que nos voisins tunisiens et marocains en la matière si nous décidons de nous intégrer à ce système". Dans cette perspective, ajoute-t-il "si l'on veut que l'économie algérienne soit en phase avec la croissance économique, il lui est impératif de devenir concurrentielle et pour cela , il lui faut un nouveau cadre de gestion économique". À ce propos, c'est la "gouvernance économique qui pose problème et seule sa prise en charge sera à même d'augmenter et de façon importante la croissance économique". Pour ce faire, l'intervenant recommande "la réforme de l'environnement des entreprises, la réforme du système bancaire, la débureaucratisation de l'administration économique et l'encouragement de la transparence dans les règles du marché". Sur ce dernier point, le ministre n'a pas manqué de relever bon nombre d'incohérences. à commencer par le marché du foncier. Pour illustrer les blocages dans ce secteur, le ministre a donné un exemple : "trente sept (37) pour cent des entreprises cherchent une assiette de terrain depuis cinq ans pour investir ". La deuxième incohérence concerne le marché financier. "Obtenir un prêt, est une opération très onéreuse", dira-t-il non sans faire observer qu'en Algérie "la situation financière est primitive". L'autre obstacle est représenté par le marché parallèle. Il citera l'exemple des marchandises importées vendues sans déclaration. "Nos entreprises sont obligées de recourir au marché parallèle pour régler leurs problèmes", révélera t-il en ajoutant qu'"elles ne déclarent pas parfois leurs employés et achètent des marchandises sans les facturer pour être compétitives". Pour le ministre, le marché parallèle est "très puissant, c'est un système pervasif". Le ministre dira également que les "pratiques déloyales dans ce système sont la norme" avant de recommander un meilleur contrôle de toutes ces incohérences et blocages à la mise en oeuvre des réformes économiques profondes en Algérie. N. M.