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Affaire du montage automobile : 20 ans de prison requis contre Sellal et Ouyahia Le représentant du ministère public a estimé que le mouvement populaire exige une stricte application de la loi
Le procureur de la République près la Cour d'appel d'Alger n'a pas été tendre avec les accusés dans l'affaire du montage automobile et du financement de la campagne électorale du 5e mandat avorté de Bouteflika. Le réquisitoire du représentant du ministère public a été très lourd contre les accusés, dont les deux anciens Premiers ministres Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, ainsi que les hommes d'affaires impliqués, des cadres du ministère de l'Industrie, dont les deux anciens ministres du secteur Youcef Yousfi et Mehdjoub Bedda. "Le préjudice est estimé à 9 000 milliards de dinars", a révélé le procureur, considérant que ces anciens responsables "ont trahi le pays", avant d'ajouter que "ces dilapidations sont une haute trahison". "Le mouvement populaire exige depuis plus d'un an la stricte application de la loi contre ces personnes", a-t-il déclaré, avant d'énoncer les peines qu'il a requises contre les accusés. En effet, pour les deux ex-Premiers ministres, le parquet a requis 20 ans de réclusion criminelle, assortie d'un million de dinars d'amende. Les deux anciens Premiers ministres sont poursuivis, pour rappel, pour plusieurs chefs d'accusation dont "dilapidation des deniers publics, abus de fonction et octroi d'indus avantages". Lors de son réquisitoire, le procureur général a affirmé que l'accusé Ahmed Ouyahia avait "monopolisé", dans l'exercice de ses fonctions, les prérogatives du Conseil national de l'investissement (CNI). Il a souligné que les enfants d'Ouyahia ont "exercé une activité commerciale sans que l'accusé en informe ses responsables hiérarchiques", tel que stipulé par la loi. Soulignant que l'accusé avait omis de "déclarer un compte bancaire ouvert auprès de l'agence BDL de Staouéli, avec un solde de près de 30 milliards de centimes versés de manière douteuse", le procureur général a assuré que le préjudice matériel causé par ces pratiques s'élève, selon l'expertise judiciaire, à plus de 77 milliards de dinars. Concernant l'accusé Abdelmalek Sellal, il a indiqué que l'ancien Premier ministre avait recouru "à un cahier des charges sans fondement légal" quant à l'activité de montage automobile, causant un préjudice de 24 milliards de dinars au Trésor. Il a ajouté que l'accusé Abdelmalek Sellal avait abusé de ses fonctions en associant son fils, Farès, dans les activités d'importation de voitures de marque Mazda, puis dans le montage automobile. Il a également violé la loi régissant le déroulement de la campagne électorale en ouvrant deux comptes bancaires au profit de la campagne de Bouteflika, et procédé à des dépôts en violation de la loi. Avant de requérir une peine de 15 ans de prison ferme à l'encontre des deux anciens ministres de l'Industrie Youcef Yousfi et Mahdjoub Bedda, le procureur a fait savoir que "les indus avantages accordés par Bedda à certains hommes d'affaires, en fonction d'un cahier des charges sans fondement légal, ont entraîné des dégâts matériels dépassant les 8 millions de dinars". Concernant la même affaire, le procureur a requis une peine de 10 ans de prison ferme à l'encontre de l'ancien ministre Abdelghani Zaâlane pour des charges retenues contre lui quand il occupait le poste de directeur de la campagne électorale de Bouteflika et à l'encontre de Nouria Amina Zerhouni en sa qualité d'ancien wali de Boumerdès. La même peine a été requise à l'encontre des hommes d'affaires Mohamed Baïri, Ahmed Mazouz, Ali Haddad et Malik Hadj-Saïd. Une peine de 8 ans de prison ferme a été également requise à l'encontre des hommes d'affaires Aboud Achour, Hassane Larbaoui et Farès Sellal, fils de l'ancien Premier ministre, et d'anciens cadres au ministère de l'Industrie, Hassiba Mokraoui et Tira Amine. Il a également requis 5 ans de prison à l'encontre du trésorier de la campagne électorale de Bouteflika, et 3 ans pour les frères Semmaï. Il s'agit également d'amendes allant de 1 à 3 millions de dinars avec privation des fonctionnaires de leurs droits civils et politiques pour une durée de 5 ans. Le procureur a déploré le fait que cette affaire "ait révélé la manière dont les fils de responsables bénéficiaient d'avantages de manière illégale", au moment où "des dizaines de jeunes migrants clandestins risquaient leur vie".