Une journée porte ouverte sur le 8 Mars a été organisée par le Collectif des femmes de Constantine en collaboration avec le Collectif des étudiants de Constantine, pour rappeler le caractère éminemment politique que revêt cette journée. L'initiative "Le 8 Mars n'est pas une fête, mais la Journée internationale de la lutte pour les droits de la femme" où des dizaines de vidéos de femmes expliquant les différentes raisons pour lesquelles la lutte des Algériennes doit se poursuivre, ont été largement partagées sur les réseaux sociaux. Elles ont ainsi répondu à l'appel émanant de plusieurs associations de femmes, telles que le Collectif des femmes d'Aokas, Femmes algériennes pour un changement vers l'égalité, le Collectif libre et indépendant des femmes de Béjaïa, le réseau Wassila, Assirem N'yellis n'Djerdjer, Bnet El-Houria. À ce titre, une journée porte ouverte sur le 8 Mars a été organisée par le Collectif des femmes de Constantine (CFC) en collaboration avec le Collectif des étudiants de Constantine (CEC), au département des langues étrangères de l'université de Constantine 1 Les Frères Mentouri. Une manifestation à travers laquelle les organisateurs ont tenu à rappeler le caractère éminemment politique que revêt la journée du 8 Mars, à savoir celle des luttes pour les droits de la femme et non pas une occasion festive qui célèbre la femme. Des pancartes et des photos ont été montrées aux visiteurs. L'occasion, pour un groupe de femmes, d'annoncer la naissance du Collectif des femmes de Constantine (CFC). S'agissant des objectifs de ce collectif, ses fondatrices misent "sur la réalisation de l'égalité sociale, politique, économique, sur la justice sociale entre les Algériennes et les Algériens, sur la restitution de sa dignité à la femme dans la société et sur le combat de toute forme de discrimination et de violence à l'égard de la femme". Le CFC s'est également fixé comme ligne de conduite "le rejet de tout principe non fondé sur la justice sociale, l'égalité et la lutte contre la discrimination à l'égard des femmes, unité, solidarité et coordination au niveau national avec toutes les organisations qui rejettent la discrimination à l'égard des femmes et qui ne soient pas en contradiction avec nos principes", mentionne le communiqué du collectif. Militantes assidues du hirak, les initiatrices de cette manifestation ont, dans l'après-midi, organisé un rassemblement au centre-ville durant lequel elles ont réitéré leur mobilisation pour un changement radical du système politique en Algérie. Par ailleurs, plus d'une trentaine de femmes, accompagnées d'une dizaine d'hommes, ont marché, hier à Constantine, sous une pluie torrentielle. Elles ont tenu, également, à changer l'image de cette journée et lui rendre sa nature militante. Les manifestantes ont scandé des slogans hostiles au pouvoir tels que "nous ne sommes pas venues danser, mais pour vous faire partir" et aussi les slogans habituels du hirak. "Toutes les femmes doivent comprendre que le 8 Mars n'est pas une journée de fête, c'est une journée pour la lutte pour les droits de la femme, le régime en place doit comprendre que nous ne sommes plus dupes, nous avons les yeux grand ouverts. Pendant plusieurs années, les revendications des femmes étaient étouffées par des fêtes et des youyous", lance une manifestante rencontrée lors de ce rassemblement.