En marge de cette édition, une soirée a été consacrée à ce "mouvement de contestation en Algérie" qui vient de fêter une année d'existence "pacifique et libératrice". En marge de la 15e édition du Panorama des cinémas du Maghreb et du Moyen-Orient (PCMMO) qui se déroule actuellement à Paris (cinéma l'Ecran à Saint-Denis) et à laquelle de nombreux cinéastes et réalisateurs participent, les organisateurs ont voulu rendre hommage à la femme algérienne en ce mois de mars "féminin" ou "féministe" selon les appellations des uns et des autres, rappelant toutefois que "le 8 mars correspond à une date de lutte et non de fête". En collaboration avec la librairie Folies d'Encre, une soirée a donc été consacrée à ce "mouvement de contestation en Algérie" qui vient de fêter une année d'existence "pacifique et libératrice" et où la femme est partie prenante de la lutte, pour ne pas dire "la pierre angulaire", si ce n'est le moteur. En présence de Wassila Tamzali, Leila Saadna, Saadia Gacem, Samira Brahmia et Sanhadja Akrouf, les nombreux présents à cette rencontre ont pu d'abord apprécier une brève projection d'une vidéo montée par Leila Saadna, jeune réalisatrice, pour les mettre dans l'ambiance de ces manifestations pacifiques dans les rues algériennes où la population tout entière – les femmes surtout – sort pour dire son ras-le-bol et exiger le changement. Une ambiance festive, sereine, mature et très engagée s'est dégagée de cette projection qui a donné envie à l'assistance d'en connaître un peu plus, d'autant plus que cette fois, qui n'est pas coutume, l'Algérie a montré au monde entier l'exemple d'un peuple mûr, pacifiste, décidé et conscient de la situation qui l'a mené à ce chaos et qui veut réhabiliter son histoire et retrouver sa dignité bafouée. Ainsi, il a été question de ces femmes battantes d'hier, durant la guerre de libération algérienne, martyres dont on scande et brandit aujourd'hui noms et photos, ou encore de ce monde, qui accompagnent les marches chaque semaine en toute dignité, donnant foi à cette population qui aspire à une nouvelle Algérie libre et juste. Wassila Tamzali dira : "Les femmes qui sortent aujourd'hui affirment encore une fois leur légitimité, rappelant toutes les autres qui se sont sacrifiées pour leur pays et qui n'ont rien eu en retour ; mais les filles et femmes d'aujourd'hui font mieux que nous hier qui avions vite abdiqué après l'indépendance." Et de poursuivre : "Car nous étions minoritaires, et à exiger seulement nos droits car les méritant, sachant que nos corps de femmes étaient marqués par les coutumes, les traditions, la religion… alors qu'aujourd'hui, elles sont plus radicales et exigent leur liberté tout simplement et sans concession." Pour leur part, Leila Saadna et Saadia Gacem, toutes deux jeunes réalisatrices issues de l'atelier cinéma de Timimoun, rappelleront à l'assistance la naissance de ces marches populaires dans les rues d'Alger, mettant l'accent sur l'apparition de ce "carré féministe" qu'elles ont voulu mettre en place pour non seulement marquer leur présence mais aussi comme une sorte d'organisation et de prémices à ce qui va être une plateforme de revendications de droits et de liberté de la femme. Sanhadja Akrouf quant à elle tiendra à souligner l'importance de l'implication de la diaspora algérienne en France, notamment les femmes, à ces revendications légitimes de doits et d'égalité, d'autant plus qu'elles y sont étroitement liées vu qu'elles obéissent aux mêmes règles et lois algériennes. Et là, un autre débat est à relancer… En soirée, la projection des films documentaires de l'atelier de Timimoun a eu lieu au cinéma l'Ecran, au grand plaisir des présents, ravis de découvrir cette riche créativité féminine algérienne qui en dit long sur ces talents cachés.