Parmi les signataires du document figurent des détenus du hirak, à l'image de Samira Messouci et d'Abdelkrim Zeghilèche, d'anciens cadres du RCD, des activistes, des journalistes et des militants politiques. Pendant que le hirak et le pouvoir campent sur leurs positions, un groupe de militants politiques et d'activistes a décidé des assises autour de "perspectives citoyennes". Un appel signé par 327 personnes a été rendu public, hier, dans ce sens. Les signataires du document, issus notamment des rangs des militants et cadres démissionnaires du RCD, aux côtés d'autres personnalités connues du hirak et des citoyens venus de différents horizons et issus de plusieurs régions du pays, se disent "décidés à protéger et à conduire à la victoire la révolution du 22 février qui exige la fin du système et l'instauration d'une démocratie républicaine". Ils évitent de préciser la nature de l'organisation qu'ils veulent mettre en place. Mais le texte précise que "Perspectives citoyennes" est "animé par des citoyennes et citoyens qui assument les revendications du peuple sur le terrain et dans toutes les villes du pays". À ceux qui seraient tentés de faire des interprétations, les rédacteurs disent que "c'est dans le feu de l'action qu'ils se sont rencontrés. Ses membres ne s'inscrivent dans aucune chapelle" et que "le succès de la révolution transcende les intérêts partisans et les calculs politiciens". Tout en s'identifiant au hirak, sans s'en réclamer les porte-paroles, les signataires du document se démarquent des initiatives en cours et s'en prennent à ceux qui veulent traiter avec le pouvoir en place. Ils accusent des "groupes d'intérêt" d'essayer de "détourner" le "noble destin" du hirak qui "depuis plus d'un an veut un Etat civil et non militaire". Ces groupes sont accusés de "se poser en intermédiaires entre la rue et le système". "Tout en essayant de légitimer le coup de force du 12 décembre, ils demandent à un pouvoir illégitime des mesures d'apaisement, comme la libération des détenus. Tous les citoyens incarcérés doivent sortir de prison sans condition et ceux qui les y ont conduits doivent être jugés et rendre des comptes", note encore le document. Comme réponse au pouvoir qui évoque l'instauration d'une nouvelle république, les signataires du document répliquent que le changement radical "passe nécessairement par l'instauration d'un nouveau système politique qui redonne le pouvoir au peuple et, particulièrement, à la jeunesse qui revendique son droit naturel et imprescriptible de vivre libre et en paix dans son pays". S'ils ne donnent pas la nature de la structure qu'ils veulent mettre en place, les signataires du document annoncent que des assises "auxquelles nous travaillons porteront la vérité du peuple, uniquement la vérité du peuple, toute la vérité du peuple. Celle-ci est aujourd'hui dans la rue. C'est là que nous luttons". Parmi les signataires du document figurent des détenus du hirak, à l'image de Samira Messouci et d'Abdelkrim Zeghilèche, d'anciens cadres du RCD, tels les députés démissionnaires Yassine Aïssiouane et Lila Hadj-Arab, des activistes, des journalistes et des militants politiques. Aucune date n'est, en revanche, fixée pour les assises de ce mouvement.