Elle est fière, rebelle et battante, Samira Messouci, militante du RCD et plus jeune élue à l'APW, en Algérie, qui a été arrêtée, vendredi dernier à Alger, pour avoir brandi le drapeau amazigh. Elle a, dès le début du mouvement populaire, épousé les principes de la révolution du Sourire. Elle a ainsi participé à toutes les actions réclamant une Algérie meilleure. «Elle est jeune mais elle prend part à toutes les manifestations des causes justes», nous dit un confrère, qui rappelle que cette femme de 25 ans manifeste même aux cotés de la corporation de la presse. «Je l'ai connue le 3 mars dernier lors de la marche des journalistes de Tizi Ouzou. C'est une femme combattante», dit-il. Oui, cette femme du peuple se soulève pour modifier l'ordre établi et conquérir des libertés longtemps bafouées par un système dont le départ a été fortement exigé par les Algériens depuis le 22 février dernier. « S'il n'y a pas de femme dans le mouvement, il n'y a pas de véritable révolution», nous confie une enseignante qui veut parler du rôle des femmes dans les luttes pour le changement de l'ordre établi, tout en mettant l'accent sur le courage et la persévérance de Samira, qui croupit dans les geôles du pouvoir mais qui n'a pas perdu d'un iota sa force et de sa détermination de militante, de battante. «Si je devais être libérée parce que je suis une femme, je préfère rester en prison avec les hommes. Nous sommes des jeunes. Ils peuvent nous emprisonner 10 ou 20 ans. Nous allons sortir, un jour, mais nous trouverons Gaïd Salah mort alors que l'Algérie vivra», a déclaré Samira Messouci à ses sœurs qui lui ont rendu visite à la maison d'arrêt d'El Harrach. Des propos qui renforcent, à coup sûr, le combat de la jeunesse. «Nous allons marcher ce vendredi 5 juillet à Alger, pour exiger la libération immédiate et inconditionnelle de Samira ainsi que de tous les détenus du mouvement populaire. Nous somme unis. Le pouvoir est finissant. La solidarité avec les détenus d'opinion et leurs familles a renforcé la mobilisation citoyenne et la détermination du peuple algérien à la conquête de sa liberté confisquée», écrit, sur sa page Facebook, Ahmed Ait Saïd, un jeune militant du RCD. «Samira, ton combat est noble», ajoute-t-il. Détenue d'opinion «Nous étions nombreux, dimanche dernier, devant le tribunal de Sidi M'hammed pour dénoncer l'arrestation arbitraire et injuste de notre camarade Samira Messouci, élue RCD à l'APW de Tizi Ouzou, et des 15 autres détenus d'opinion qui ont comparu ce jour là devant le juge. J'ai apporté tout mon soutien à notre amie Samira et je ne cesse de demander de ses nouvelles. Aujourd'hui, nous battrons le pavé pour exiger sa libération et celle des autres détenus du mouvement qui ont manifester pour dire halte à la répression, non à la hogra et les abus de pouvoir, et pour une l'avènement d'une deuxième république», nous confie Taous Chemoul, élue FFS, à l'APW de Tizi Ouzou. L'arrestation de Samira Messouci, cette militante courageuse et engagée, a soulevé une vague d'indignation comme et suscité un élan de solidarité. L'APW de Tizi Ouzou et la direction du RCD, entre autres, ont réagi à ces interpellations. «Nous condamnons cette violente répression qui n'a de but que de créer la terreur et tenter de semer la peur afin de briser ce mouvement populaire qui a émerveillé le monde entier par son caractère pacifique. Le bureau national des élus progressistes du RCD exige la libération immédiate et inconditionnelle de tous les détenus d'opinion et l'arrêt de toutes les procédures et poursuites judiciaires enclenchées contre tous les citoyens victimes de l'arbitraire du système», nous a confié Kaci Tansaout, chef du groupe RCD à l'APW de Tizi Ouzou, qui ajoute que Samira est orpheline de père, mais a trouve en le RCD sa deuxième famille. Originaire de Draâ El Mizan, à 40 kilomètres au sud-ouest de Tizi Ouzou, titulaire d'un mastère 2 en biologie, Samira Messouci s'est engagée très jeune dans la vie politique. Dès son entrée à l'université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou, elle se structure au conseil universitaire du RCD. Active et surtout dévouée pour l'action de terrain, cette femme de 25 ans, la cadette de la famille, n'a pas mis longtemps à s'affirmer et intégrer le conseil national du parti de Mohcine Bellabas. Elle était également membre du bureau régional de la même formation politique. Aujourd'hui, elle est emprisonnée pour son combat, un combat noble et révolutionnaire. Une vraie leçon d'histoire…