La mobilisation pour réclamer la libération de détenus du mouvement populaire enclenché à l'échelle nationale depuis le 22 février dernier pour le départ du système se poursuit dans plusieurs localités de la Kabylie. D'ailleurs, c'est dans le même sillage qu'une action de protestation a été organisée, mercredi, dans la ville de Tigzirt, à 40 kilomètres de Tizi Ouzou, et ce, pour exiger la libération de Amar Acherfouche, militant du RCD et frère d'un élu à l'APW, qui a été arrêté, vendredi, à Alger, pour avoir brandi le drapeau amazigh. Les présents à cette manifestation de terrain ont également réclamé la libération de tous ceux qui ont été interpellés lors des marches du mouvement populaire. Ainsi, dès 11 heures, des centaines de citoyens de la région se sont rassemblés devant le portail principal du tribunal de Tigzirt en brandissant des banderoles sur lesquelles on pouvait lire des slogans en soutien aux détenus et des mots d'ordre du mouvement. «Libérez Amar, libérez les détenus», est-il mentionné aussi sur les pancartes suspendues par les présents à ce rassemblement qui a été suivi d'une marche vers le siège de la daïra. Durant l'itinéraire de cette action, les marcheurs ont déployé l'emblème national et le drapeau amazigh tout en scandant des slogans hostiles au pouvoir, comme «Pouvoir assassin !». Nous avons remarqué, dans la foule, la présence des élus locaux, notamment ceux d'obédience RCD. Après une prise de parole où les intervenants ont réaffirmé la solidarité des citoyens aux détenus, ils ont rappelé aussi que le peuple est toujours mobilisé pour continuer le combat pacifique jusqu'au départ du système, la foule s'est dispersée dans le calme. La Marche Par ailleurs, notons aussi que mardi, un rassemblement a été organisé dans la ville de Aïn El Hammam, 45 kilomètres au sud-est de Tizi Ouzou, pour exiger la libération d'Amine Ould Taleb, le plus jeune détenu arrêté vendredi, à Alger, pour avoir eu en sa possession le drapeau amazigh, et tous les détenus du mouvement. D'autre part, le élus du RCD précisent que «cette vague d'arrestations a touché même un résistant, Lakhdar Bouregaa, commandant de l'ALN de la wilaya IV historique. Il serait emprisonné pour ses prises de positions politiques et déclarations où il rejette l'injustice et refuse la soumission. Il est lynché, sans état d'âme, par une télévision publique qui salit même son glorieux passé. Et notre jeune élue RCD à l'APW de Tizi Ouzou, Samira Messouci, n'est-elle pas aussi mise sous mandat de dépôt pour de fallacieuses raisons, ce dimanche 30 juin ? Et tous les autres manifestants arrêtés aussi, avec des accusations aussi farfelues les unes que les autres ?», s'interrogent-ils tout en appelant tous leurs collègues, élus APC et APW de la wilaya de Tizi Ouzou, à rejoindre la marche populaire du vendredi 5 juillet à Alger, pour exiger la libération immédiate de la jeune élue APW, Samira Messouci, et tous les détenus du mouvement populaire. De son côté, le Rassemblement pour la Kabylie (RPK) a estimé, dans un communiqué rendu public, que les dernières arrestations de citoyen(ne)s pour avoir tout simplement porté le drapeau amazigh dans les manifestations constituent un virage dangereux dans la volonté de fracturer le mouvement social en ethnicisant un problème de nature politique. «Si la réaction des Algériens à cette manœuvre est à saluer, il faut s'inquiéter du silence des magistrats sur la criminalisation d'une expression symbolique d'une identité à travers un drapeau», lit-on dans le même document signé Hamou Boumedine, coordinateur du RPK.