Le Conseil de sécurité de l'ONU discute, aujourd'hui, de la Côte d'Ivoire à la lumière d'un rapport de la médiation sud-africaine et sur fond de tensions accrues sur le terrain, à deux mois des élections présidentielles. Lors de ces consultations à huis clos, le ministre sud-africain de la Défense, Mosuioa Lekota, présentera le rapport à la demande de l'actuel président du Conseil de sécurité, l'ambassadeur du Japon à l'ONU, Kenzo Oshima. Toutes les parties ivoiriennes, ainsi que le Nigeria, en tant que président de l'Union africaine (UA), ont été invités à participer à cette réunion de la dernière chance. Le rapport porte sur les derniers développements, faisant le point de la position des parties ivoiriennes concernant leurs engagements respectifs aux termes des accords de Pretoria signés sous l'égide du médiateur de l'UA, le président sud-africain Thabo Mbeki. Le Conseil de sécurité examinera alors ce qu'il convient de faire pour que les élections présidentielles se déroulent convenablement. Or, la situation sur le terrain incite plutôt au pessimisme. L'Afrique du Sud a relevé plusieurs points de désaccords entre les parties ivoiriennes, que Mbeki n'est pas parvenu à vaincre lors de consultations avec les rebelles ivoiriens à Pretoria. La tension s'est encore accrue en Côte d'Ivoire, où les principaux partis d'opposition ont estimé qu'il était impossible, techniquement et matériellement, d'organiser l'élection présidentielle ivoirienne à la date prévue du 30 octobre. Ils ont exigé la mise en place d'une transition politique excluant le président Laurent Gbagbo. La semaine dernière déjà, l'ancien chef de l'état-major des forces loyalistes, le général Mathias Doué, avait menacé de faire partir Gbagbo par tous les moyens. Les rebelles avaient également sévèrement mis en cause la médiation de Mbeki, estimant que les décrets pris par Gbagbo, pour organiser les élections, et considérés comme acceptables par le médiateur africain, donnent un avantage au président sortant. Gbagbo a appelé la communauté internationale à décider de la tenue ou non des élections. C'est l'ONU qui va trancher, c'est le médiateur sud-africain qui va trancher, devait-il souhaiter. Le Conseil de sécurité considère la tenue d'élections libres, transparentes et équitables comme une condition essentielle à une sortie de la crise politico-militaire qui secoue la Côte d'Ivoire depuis près de trois ans. Le pays est coupé en deux, le Nord étant tenu par les rebelles depuis une tentative manquée de coup d'Etat en septembre 2002. D. B.