Le ministre français des Affaires étrangères, Philipe Douste-Blazy, a annoncé des actions plus offensives de la France sur la scène internationale. Soulignant les limites de l'unilatéralisme américain, la France, à ses yeux, doit apporter une réponse marquée par le volontarisme et le refus du repli sur soi. Pour le ministre, qui s'exprimait devant les ambassadeurs français en réunion annuelle, dans le vide laissé par la fin du conflit Est-Ouest, l'Amérique, forte de son immense puissance politique et militaire, économique, technologique et culturelle, a voulu prendre les choses en main, mais elle s'est vite résignée à voir les limites de son unilatéralisme. Selon lui, ce constat confirme que, dans le monde d'aujourd'hui, aucune nation ne peut à elle seule agir et décider pour les autres quand il s'agit de paix. D'où le nécessaire retour au multilatéralisme où, selon lui, la France a toute sa place. En Irak, la France devrait soutenir les efforts des Irakiens pour franchir les obstacles à leur renaissance. Douste-Blazy a toutefois estimé qu'il serait paradoxal, au moment où les Etats-Unis semblent prêts à accepter un vrai partenariat avec l'Union européenne que celle-ci se mette en retrait en Irak au motif qu'elle doit d'abord faire face à ses difficultés internes. Concernant le Proche-Orient, il a réitéré que la France agira avec ses partenaires européens pour qu'au-delà du retrait de Gaza, les éléments d'une paix durable, inscrits dans la feuille de route du quartet, se mettent en place. En Afrique, il faut, selon le ministre français, assurer l'intégration durable dans les circuits économiques et commerciaux. Douste-Blazy, qui n'en a pas dit plus, n'a pas également évoqué l'arrivée en masse des Américains sur ce contient, pourtant considéré jusqu'ici comme la chasse gardée de l'Elysée. Pour ce qui de la question de l'intégration de la Turquie à l'UE, un sujet qui fâche au sein de la majorité, le ministre s'est contenté de rappeler les déclarations de Jacques Chirac : avant tout, Ankara doit régler la question chypriote et faire repentance pour ses exactions en Arménie, deux préalables pour la poursuite des négociations de l'adhésion turque. Le chef de la diplomatie française n'a pas manqué de développer devant ses ambassadeurs l'interdépendance étroite dans le monde sur tous les sujets, pour prôner la tolérance et le dialogue entre les cultures et les civilisations en vue de l'émergence d'une véritable responsabilité collective en faveur de la paix dans le mondes. R. I.