Par sa durée, ce premier voyage de M. Douste-Blazy à Alger est aussi le plus long effectué dans un pays maghrébin. À Rabat, Tunis ou Tripoli, il n'a jamais dépassé “quelques heures”, a tenu à souligner son entourage dans un entretien à Liberté. À l'invitation de son homologue Mohamed Bedjaoui, le ministre français des Affaires étrangères, Philippe Douste-Blazy, arrive demain à Alger pour une visite officielle de deux jours. Un voyage qui se veut une mise au point à ceux qui ont cru déceler des réticences d'Alger vis-à-vis de son invité. Par sa durée, ce premier voyage de M. Douste-Blazy à Alger est aussi le plus long effectué dans un pays maghrébin. À Rabat, Tunis ou Tripoli, il n'a jamais dépassé “quelques heures”, a tenu à souligner son entourage dans un entretien accordé à Liberté. Signe de l'importance de ce voyage, une forte délégation qui accompagnera le ministre. Outre les membres du cabinet, il y aura des universitaires, des médecins et de nombreuses équipes de journalistes, dont des figures connues en Algérie comme Christian Malar (France 3), Thierry Thuillier (France 2) et Jean-Pierre Al Kabach (Europe 1). Le ministre a souhaité que les médias français s'intéressent à “l'Algérie qui marche”, celle des entrepreneurs et des chantiers et non plus celle de la violence et des émeutes qui ne reflètent pas l'image réelle du pays. S'il ne faut pas s'attendre à des annonces spectaculaires dès la fin de la visite, des voies seront, néanmoins, explorées. “Le ministre a une conception particulière de la diplomatie. Il veut que la population puisse sentir concrètement le rapprochement entre les deux pays. Il faudra recentrer la coopération sur les domaines de la santé, de l'éducation, de la formation et de l'enseignement supérieur. Tous les sujets qui nous permettent de parler d'avenir”, selon son entourage. “L'Algérie a besoin d'expertise. Il faut voir comment mieux former les élites. Il faut mettre en place des pôles d'excellence dans le domaine de la santé et faire en sorte que les grandes écoles françaises puissent être présentes en Algérie.” Sur le plan économique, la France, dit-on, est disposée à apporter son soutien à ce pays qui se réforme. “C'est un pays qui a toutes les potentialités pour nos investisseurs. Nous les encourageons à y aller et être dans une démarche de partenariat avec les opérateurs algériens.” Le malentendu induit par la loi du 23 février 2005 semble dissipé. “Douste-Blazy n'a jamais été l'inspirateur, ni l'instigateur de la loi. Il était secrétaire général de l'UMP à l'époque et, à ce titre, il lui appartenait de soutenir les initiatives parlementaires. Son attachement à l'Algérie est connu”, précise-t-on. Lui-même dit, d'ailleurs, que l'affaire est “derrière nous”. Désormais, il s'agit de se hâter et d'arriver à la signature du traité d'amitié voulu par les deux chefs d'Etat et auquel Jacques Chirac a rappelé son attachement dans un message à son homologue le 22 mars dernier. Il a exprimé son souhait de s'entretenir “dès que possible” avec M. Bouteflika sur “la façon de mener à bonne fin” le traité d'amitié. Au menu de Philippe Douste-Blazy, qui sera reçu par M. Bouteflika, la situation internationale aura sa part “compte tenu du rôle que joue aujourd'hui l'Algérie sur la scène internationale”. Y. K.