Le SG de l'ONU a fait part de ses profondes préoccupations, appelant à la désescalade immédiate De nouvelles roquettes se sont abattues hier, tôt le matin, sur une base abritant des troupes étrangères près de Bagdad, a indiqué l'armée irakienne, la troisième attaque de ce type en moins d'une semaine. Les roquettes ont visé la base de Basmaya, à une soixantaine de kilomètres au sud de Bagdad, où se trouve notamment une partie du contingent espagnol de la coalition internationale antiterroriste, menée par Washington et des troupes de l'Otan. La base abrite également des troupes américaines, britanniques, canadiennes et australiennes qui entraînent notamment les soldats irakiens au tir et au maniement des chars de combat. Ces nouvelles attaques interviennent moins de 24 heures seulement après les menaces de Washington de riposter aux tirs de roquettes visant les intérêts américains et la coalition. Le chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo, a, en effet, prévenu que les Etats-Unis riposteraient "si nécessaire" en cas de nouvelles attaques contre des Américains. Dans une conversation téléphonique, dimanche, avec le Premier ministre démissionnaire Abdel Mahdi, le secrétaire d'Etat américain a souligné que "l'Amérique ne tolérerait pas des attaques et menaces contre des vies américaines" et a réitéré que le gouvernement irakien devait défendre les membres de la coalition antiterroriste, selon un communiqué publié, lundi, par le département d'Etat américain. M. Pompeo a encore dit que "les groupes responsables de ces attaques devaient rendre des comptes". Pour rappel, la semaine dernière, deux Américains et un Britannique ont été tués dans des tirs de roquettes visant la base de Taji, au nord de Bagdad, ravivant les craintes d'une escalade en Irak avec l'Iran voisin, régulièrement jugé responsable par Washington d'être derrière ces tirs. Même si aucune attaque, depuis fin octobre 2019, n'a été revendiquée, les Etats-Unis accusent les brigades du Hezbollah, l'une des factions pro-Iran les plus radicales du pays. D'autres factions armées pro-Iran appellent, en effet, régulièrement à bouter les Américains hors du pays. Dans la nuit de jeudi à vendredi derniers, des frappes américaines de représailles ont eu lieu, visant, selon Washington, des bases des brigades du Hezbollah. Elles ont tué 6 Irakiens, dont 5 policiers et soldats et un civil, d'après l'armée irakienne. Le contexte d'extrême tension dans ce pays a fait réagir lundi l'ONU, appelant à faire preuve de sagesse. Le Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a fait part de sa vive préoccupation face aux attaques répétées en Irak et dans la région. "Le SG de l'ONU appelle toutes les parties à prendre des mesures immédiates pour une désescalade de la situation afin de prévenir des pertes de vies, des blessures et des destructions supplémentaires", a dit son porte-parole dans une déclaration. Vendredi, la Mission d'assistance des Nations unies pour l'Irak (Manui) avait déjà appelé toutes les parties à une "désescalade immédiate".