Eu égard à la propagation de la pandémie du coronavirus, la psychose s'est emparée des citoyens atteints de maladies chroniques et a suscité la panique au sein des ménages. En effet, telle une traînée de poudre, la nouvelle relative à la hausse de tous les produits liés à la consommation a gagné presque toutes les communes de la wilaya de Mascara, et ce, jusqu'aux coins les plus reculés. C'est dans ce contexte que les prix des fruits et légumes ont enregistré, en l'espace d'un temps relativement court, une flambée passant du simple au triple, voire plus. Tout a commencé mercredi, au lieudit Triq El-Oued, où est concentré le commerce informel toutes activités confondues. Le matin, tout s'est déroulé normalement avec des prix jugés abordables pour les petites bourses, notamment ceux des fruits et légumes avec de la pomme de terre proposée à des prix oscillant entre 30 et 35 DA/kg (rapport qualité/prix), la carotte cédée à 50 DA/kg, la tomate fixée à 80 DA/kg et la salade à 40 DA/kg. Mais tout a basculé dans l'après-midi de mercredi. Le décor avait été planté avec l'absence de tous les commerçants en informel et par voie de conséquence des produits aux endroits habituellement proposés aux consommateurs, un scénario connu, œuvre des spéculateurs qui stockent leurs produits, laissant croire à une pénurie, et procéder à des augmentation des prix. Une virée jeudi matin aux marchés de gros en fruits et légumes de Mascara et Tighennif où s'approvisionnent généralement tous les commerçants en détail et ceux du commerce informel nous rapproche de la réalité. À 6h, les prix de gros de la pomme de terre variaient entre 70 et 80 DA/kg, la tomate taxée à 120 DA/kg, l'oignon à 150 DA/kg, le citron à 250 DA/kg, la carotte à 100 DA/kg et l'ail à 200 DA/kg. Cette hausse dans les marchés de gros s'est négativement répercutée sur les consommateurs, contraints d'acheter à Triq El-Oued la pomme de terre entre 100 et 120 DA/kg, la tomate entre 180 et 260 DA/kg et la carotte entre 120 et 140 DA/kg pour ne citer que ces produits, car les fruits ont également enregistré une hausse sensible avec la banane dont le prix est passé de 180 DA/kg à 300 DA/kg, la pomme de 100 DA/kg à 250 DA/kg et l'orange de 80 DA/kg à 200 DA/kg. Dans le même registre, la semoule, la farine, l'huile et le beurre ont vu leurs prix grimper de 30 à 50%. Depuis jeudi matin, des scènes de désolation sont visibles dans les marchés et des épiceries signe d'une famine très proche. Même les plantes médicinales ignorées jusque-là par une grande majorité de la population, à savoir zaater, aaraar, chih, tisane, naanaa, malwiza, ladad ont été vendues comme des petits pains, puisque très demandées. Ces produits vendus essentiellement par des femmes à Triq El-Baidh ont également connu une hausse sensible des prix, car les paquets vendus habituellement à 30 DA ont été d'abord réduits en volume puis taxés à 100 DA et s'écoulaient au compte-gouttes.