Ce sont surtout les conditions d'hygiène et le manque d'eau qui ont fait réagir les confinés. Ils réclament un minimum pour supporter les quatorze jours de leur mise en quarantaine. Des centaines de ressortissants algériens, rapatriés ces derniers jours, ont été placés dans des hôtels le temps du confinement sanitaire qui dure au moins 14 jours. Mais certains d'entre eux se plaignent déjà des conditions "déplorables" dans lesquelles ils sont placés. C'est le cas de près de 200 ressortissants algériens, rapatriés samedi soir d'Istanbul, en Turquie. Ils ont été conduits à Adghir Grand hôtel, situé dans la commune de Bordj El-Kifffan. À leur surprise, les "confinés" trouvent insalubres les chambres qui leur sont affectées. "Nous avons été surpris de constater qu'il n'y avait pas d'eau chaude dans les chambres et que les conditions d'hygiène sont déplorables. Des cafards se baladent dans les lits", témoigne F. B., contactée par téléphone. Des vidéos tournées par les occupants montrent en effet les conditions d'hygiène approximatives dans lesquelles se trouve cette structure hôtelière, située sur la côte Est de la capitale. "Dans les cuisines, la situation n'est guère meilleure", peste une autre dame, contactée par téléphone. Selon elle, les responsables de l'hôtel n'ont pas nettoyé l'établissement avant l'arrivée des occupants. Pis encore, même les produits alimentaires destinés aux nouveaux arrivants "ne sont pas propres". C'est ce que confirment d'ailleurs les innombrables vidéos et photographies que nous nous sommes procurées. Devant la protestation des occupants, la direction de l'hôtel a "aspergé d'un peu d'eau de Javel" les couloirs. Mais "cela est insuffisant. L'établissement ne dispose que d'une seule femme de ménage", fulmine une dame. Devant la protestation des nouveaux résidents, le wali délégué de Dar El-Beïda est arrivé sur les lieux. Mais il n'a rien fait. Renseignement pris, il s'avère que l'hôtel était fermé depuis plus d'une année. Il a été rouvert pour l'occasion. Mais les autorités et les responsables n'ont pas pu le préparer. Pour en avoir le cœur net, nous avons téléphoné à la direction de l'établissement en utilisant les numéros indiqués sur des annuaires téléphoniques. Ces numéros se sont avérés hors d'usage. La veille, plusieurs dizaines de ressortissants algériens rapatriés de France ont refusé d'être logés à l'hôtel Matares, structure publique située dans la wilaya de Tipasa. "Nous refusons de loger dans un endroit où les règles minimales d'hygiène manquent", ont pesté des émigrés, dont les propos ont été rapportés par des chaînes de télévision. Depuis la fermeture de l'espace aérien et des frontières du pays, près de 7 000 ressortissants algériens, bloqués dans des aéroports étrangers, ont été rapatriés avec le concours d'Air Algérie. Venus dans leur majorité de pays qui connaissent une propagation rapide de l'épidémie de coronavirus, ces ressortissants algériens sont placés en quarantaine dans des structures hôtelières situées à Alger, El-Tarf, Oran, Tlemcen, Sétif et Béjaïa. Si ces "confinés" placés dans certaines structures de l'Algérois se sont plaints des conditions d'hébergement, d'autres citoyens ont, en revanche, affiché leur satisfaction des conditions d'accueil.