Les agents de nettoyage à travers l'ensemble des communes de la wilaya de Chlef courent quotidiennement un grand danger dans l'exercice de leur fonction. D'après leurs accablants témoignages, ils risquent d'un moment à un autre d'être contaminés par le virus Covid-19, car ils ne disposent d'aucun moyen de protection. "Notre métier est grave et dangereux, surtout avec la propagation de cette terrible maladie qui continue de gagner du terrain au fur et à masure que les jours passent. Déjà, bien avant l'apparition de cette pandémie, chacun de nous avait de sérieuses difficultés respiratoires. Nous ne disposons ni de masques, ni de gants, encore moins de combinaisons de protection. C'est dans les conditions les plus exécrables que nous travaillons à l'heure du coronavirus. Pourtant, toutes les autorités locales dans chaque commune sont au courant de notre abominable situation qui ne fait qu'empirer davantage avec le temps. Même les multiples mouvements de protestation (marches, grèves et sit-in, entre autres) que nous avions maintes fois observés un peu partout pour les mêmes raisons n'ont jamais apporté leurs fruits, étant donné que nous étions toujours, d'ailleurs comme nous le sommes aujourd'hui, confrontés à une indifférence totale et à un mutisme énigmatique de l'ensemble des responsables concernés", crient leur détresse haut et fort plusieurs agents de nettoyage à hay Bartali, dans la commune de Chettia, au nord du chef-lieu de wilaya. Engagés eux aussi dans l'actuelle bataille contre le coronavirus qu'ils mènent avec ardeur et obstination malgré leurs mauvaises conditions de travail, ces mêmes agents racontent avec peine, douleur et amertume leur quotidien, qui commence dès l'aube de chaque jour afin de nettoyer coins et recoins de chaque quartier de la ville. Bien qu'ils ne soient jamais parfaitement équipés même en matière de moyens matériels pour mener à bien leur travail, ces derniers se trouvent dans la plupart des cas contraints de procéder au ramassage des ordures à l'aide de morceaux de carton ou de bois qu'ils trouvent sur les lieux. "Puisque nous ne disposons ni de pelles ni de balais, c'est avec ce que nous trouvons dans les ordures mêmes que nous accomplissons notre devoir en présence des chefs qui nous accompagnent durant les tournées de ramassage. Et ce qui est encore plus grave, c'est que nous procédons également au ramassage des déchets hospitaliers avec tout ce qu'ils comportent comme risque, car nous le faisons sans aucune protection. Quant à notre situation socioprofessionnelle (retard dans le paiement de nos salaires et mauvaise prise en charge sociale, entre autres), elle demeure, elle aussi, plus que catastrophique", ajoutent encore d'autres agents à Chlef, avant de conclure que jamais leur cas n'a fait l'objet d'une particulière attention des responsables concernés.