L'exposition en ligne que propose la galeriste Amel Mihoub permet aux abonnés de découvrir, chaque jour sur Facebook et Instagram, des œuvres d'artistes plasticiens de renommée ou de ceux qui viennent tout juste de se lancer sur la scène picturale. Pour égayer le quotidien de ses abonnés et faire connaître de talentueux artistes peintres des quatre coins du pays, la propriétaire de la galerie "Le Paon" (Oref, Alger), Amel Mihoub, a imaginé un espace d'art virtuel où sont quotidiennement publiés sur les pages Facebook et Instagram de la galerie les versions numérisées de plusieurs dizaines de toiles. Cette activité en ligne permet non seulement de mettre le focus sur un artiste et ses toiles, mais fidélise également les abonnés qui découvrent chaque jour des œuvres de plasticiens de renommée ou de ceux qui viennent tout juste de se lancer sur la scène picturale. L'on retrouve, entre autres noms, Sofiane Dey, diplômé de l'Ecole régionale des Beaux-Arts de Batna, jeune artiste qui a par ailleurs inauguré l'expo en ligne, Mohamed Krour, de Sidi Bel-Abbès, ou encore Abdelhadi Talbi. Parmi les jeunes artistes, du reste, fortement présents dans ce catalogue virtuel, figure Ayoub Rakkah, 25 ans, Sétifien basé à Alger et étudiant à l'Ecole des Beaux-Arts. Ses toiles s'inscrivent dans la mouvance du figuratif-réaliste, très street-style, dont les personnages sont des jeunes aux traits expressifs. La vie citadine, les rues animées et les poses "Instagram" de ses modèles contrastent avec des natures mortes très sobres. L'autre portfolio est celui de Moussa Bourdine, l'un des plus anciens et prolifiques plasticiens algériens, anciennement étudiant à la Société des Beaux-Arts d'Alger et membre fondateur du "Groupe des 35" dans les années 1980. Le pinceau pour Bourdine est le medium qui lui permet de rendre hommage à la femme, à sa mère et à son épouse notamment, et de saisir des instants de la vie quotidienne qui l'auront marqué, car imprégnés d'une valeur émotionnelle. La nostalgie opérant encore, les femmes de Bourdine sont en hayek, en foulard noué autour de la tête, comme sur des photos où le temps se serait suspendu. Pour les amoureux de notre Grand-Sud, du traditionnel, voire du mystique, on retrouve les toiles de l'artiste peintre Abdelhadi Talbi de Aïn Témouchent, un autodidacte qui a rapidement gravi les échelons, en exposant dans les quatre coins du globe : Hollande, Etats-Unis, Maroc, Canada, Russie ou encore Espagne. Ses œuvres nous montrent des Algériens authentiques, fiers de leurs racines et de leurs legs culturel et patrimonial, arborant bijoux, hayek, djelaba, dans les ruelles sinueuses d'une Casbah ou au cœur d'un centre-ville animé. Mais entre les couleurs chatoyantes des toiles qui égayent le quotidien, il y a aussi ces mauvaises nouvelles d'artistes disparus qui frappent de plein fouet le monde de l'art et auxquels la galeriste rend hommage. Le premier n'est autre que Saci M'hamed, né en 1959 à Alger, membre de l'Union nationale des arts culturels (Unac) et membre fondateur de l'Association des artistes plasticiens algéro-canadiens (Idjir, Montréal), et le photographe Firas Zaghez, emporté il y a quelques jours par le Covid-19.