En raison de la grave situation épidémiologique mondiale, il est tout à fait licite et raisonnable de prescrire la chloroquine en dehors de toute AMM chez les malades atteints du Covid-19. Ce médicament a bénéficié d'un signal positif en Chine et en France en attendant les résultats des différents essais cliniques que nous espérerons positifs. Les opposants à cette démarche brandissent l'argument du manque de preuves de son efficacité en critiquant l'étude du Pr Raoult comme étant méthodologiquement non valable. Mais la rigueur scientifique voudrait aussi qu'on dise et qu'on insiste que le Pr Raoult n'ait pas fait d'essai clinique mais une étude cas-témoins et que de ce fait ne peut être critiqué sur la méthodologie choisie. Certes, on ne peut pas parler de résultats positifs mais de l'apparition d'un signal positif non négligeable en Chine et en France qui nous donne une lueur d'espoir de traiter les patients atteints du Covid-19. En raison du faible coût de la chloroquine et de sa durée d'administration très courte (une semaine à 10 jours) évitant les complications du traitement de longue durée, il est impensable de la réserver uniquement aux malades graves, c'est une grave erreur stratégique. Je pense que tous les cas positifs doivent en bénéficier. La négativation de la charge virale empêchera les formes légères ou modérées d'évoluer vers les formes graves mortelles et diminuera ainsi l'effarante mortalité occasionnée par ce virus. Reste le problème de la disponibilité dont on n'a pas parlé. L'Algérie a-t-elle le stock nécessaire pour ce traitement, car il ne faut pas compter dans l'immédiat sur la production nationale à moins que le principe actif ne soit disponible actuellement en Algérie et en quantité suffisante qui permettra une rapide fabrication.
Par : D. Nibouche (*) (*) Chef du service de cardiologie du CHU d'Hussein-Dey