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“Certaines entreprises ont été conduites à la faillite”
Abdelkrim Hassani, opérateur économique (Cipa)
Publié dans Liberté le 04 - 09 - 2005

Dans le but de contribuer à l'enrichissement des débats organisés sous forme d'université d'été à Boumerdès fin août par le FLN, je vous serais reconnaissant de bien vouloir publier par voie de votre journal quelques remarques dont je voudrais faire part à la suite de l'intervention de M. Benachenhou qui a bien voulu s'exprimer sur le thème des perspectives de développement en Algérie.
Ce qui m'incite à intervenir, certes à distance, au débat animé à cette occasion par d'éminents spécialistes de l'économie dont, précisément, les professeurs Benachenhou et Temmar ainsi que d'autres que je ne peux malheureusement tous nommer, étant absent de ce colloque, c'est mon souci d'apporter quelques éclairages aux idées qui ont été développées par l'ex-ministre des Finances, ayant été moi-même, par le hasard de l'histoire, conduit à vivre quelques péripéties de la gestion économique du pays et à en saisir, en tant qu'acteur au niveau des syndicats patronaux où je militais, certains aspects du système généré par cette même gestion. Non seulement j'étais témoin de la conduite de la politique économique du pays, mais en tant qu'opérateur économique, j'ai eu, malheureusement, au même titre que de nombreux compagnons dont certains ne sont plus de ce monde, à souffrir des affres de certaines distorsions que Monsieur Benachenhou a, à juste titre, soulignées et dénoncées. Mais faut-il remarquer, son discours en tant que ministre n'était pas celui qu'il nous a servi à Boumerdès. Nous en prenons acte du fait que notre ex-argentier soit revenu à de meilleurs sentiments. Il y a quelques années, nous en venions quelquefois même à croiser le fer avec lui au sujet des questions telles que celles se rapportant à la bureaucratie, ce mal qu'il dénonce aujourd'hui avec beaucoup de vigueur du haut de la tribune que lui offre le FLN à Boumerdès. Nous nous sommes opposés à sa façon de traiter, bien souvent avec dérision, les entreprises du secteur privé national. J'ai eu l'occasion en tant qu'ex-président d'un syndicat patronal et avec tout le respect que je lui devais en tant que serviteur de l'Etat et de professeur universitaire de lui faire quelques observations au sujet de sa façon expéditive de traiter au pied levé la situation dramatique des entreprises victimes des surcoûts de crédits extérieurs qui restent à ce jour le nœud gordien de toute solution de la mise à niveau des PME si l'on a encore la volonté d'en faire des instruments stratégiques de la croissance et de l'emploi. La presse, à cette époque, a rapporté quelques extraits des critiques objectives que nous formulions à sa vision concernant le devenir de ces mêmes entreprises. Aujourd'hui je relève principalement deux tares 1. L'absence de vision dont se caractériserait notre politique économique. Mais diable, fallait-il rappeler à l'ex-argentier du pays qu'il existait au temps où il exerçait des responsabilités gouvernementales, un document qui portait le titre évocateur de “Programme de gouvernement” qui n'était peut-être pas parfait, mais qui aurait pu constituer un guide référentiel pour l'élaboration d'une stratégie de développement. Qu'est devenu ce document qui, pensions-nous naïvement, devait être la bible du gouvernement ? Bien sûr, il a disparu aussi vite qu‘il a été mis en circulation comme tant d'autres projets ayant subi le même sort. Le procédé des danaïdes, ça nous connaît depuis belle lurette ! Un de plus ou un de moins, ce n'est pas très grave.
Mais qu'a fait M. Benachenhou pour le mettre en chantier ? A-t-il mis en pratique le chapitre concernant le rôle du secteur privé producteur si encensé en son temps ? A-t-il pris une seule initiative susceptible de nous éclairer sur sa volonté d'engager le processus de développement avec les principaux acteurs économiques ? Mais enfin, un ministre des Finances, que je sache, est le principal argentier, tout au moins le plus ingénieux, celui qui est en mesure de trouver les composantes de l'alchimie devant conduire le pays à la prospérité, à partir des moyens dont il dispose, moyens qui, à mon sens, étaient suffisants pour réussir le pari de classer la maison Algérie au niveau des pays moins dotés que nous, mais qui ont suffisamment émergé et qui peuvent aujourd'hui à l'évidence regarder l'avenir avec confiance. Alors, parler aujourd'hui de l'absence de vision dans la conduite de la gestion économique, alors qu'hier, la possibilité en tant que titulaire d'un portefeuille de souveraineté lui était offerte sinon de définir une vision à commencer, à activer dans ce sens, c'est prêcher dans le désert et vite oublier que certains témoins ont encore de la mémoire. Et pour sortir des généralités, je dirais que M. Benachenhou était depuis l'Indépendance le ministre des Finances que le sort a le mieux comblé. Des réserves de change non négligeables, un potentiel humain de grande capacité à portée de main, aussi bien au niveau du secteur public que celui du secteur privé, des partenaires économiques qui n'attendaient que le signal franc et loyal des réformes promises, la confiance du président et des partenaires aidant, autant d'ingrédients qui auraient pu nous conduire à un meilleur sort. Ainsi pour ne prendre que l'exemple du secteur des PME au nombre de près de 20 000, qu'en a-t-on fait ? A l'heure où nous palabrons à longueur de journée, la quasi-totalité de ces entreprises se trouvent dans un état piteux, dans la décrépitude, les unes traînant des contentieux par dizaines de milliers, avec le fisc, avec la douane, les banques, les autres attendant je ne sais quel papier providentiel leur permettant de décoller, enfin les dernières priant Dieu à longueur de journée, pour savoir le code douanier qui correspond à leurs équipements en instance depuis des mois à un dédouanement hypothétique, et j'en passe. La raison réside essentiellement dans la carence de notre système bureaucratique qui a été confectionné pour un projet économique autre que celui de la libre entreprise.
À titre d'exemple, l'ex-ministre des Finances a déploré le retard dans le règlement des créances dont certaines grandes sociétés étrangères souffrent et que M. Benachenhou évalue à près de 6 mois. Il y a mieux, M. l'ex-ministre ! Ces procédés de rétention des fonds des sociétés créancières par l'administration algérienne se comptent par milliards de dinars et différés arbitrairement à des années quelquefois ! Certaines entreprises ont été conduites à la faillite en raison de ces décisions scandaleuses que les sociétés d'Etat se permettent de prendre en toute impunité. L'ex-ministre des Finances n'aurait-il pas pris une mesure par voie de circulaires afin d'éviter les conséquences ravageuses de ces procédés qui, malheureusement, continuent à proliférer. L'incohérence de notre système économique que M. Benachenhou dénonce provient essentiellement de l'absence de vision mais aussi du manque de confiance des acteurs économiques en une administration qui ne semble pas être au diapason de la politique exprimée par la supe structure.
Ainsi donc, pour revenir à la situation des PME, comment voudriez-vous que les entrepreneurs puissent croire à l'existence d'un Etat de droit quand les principaux décideurs ne respectent ni la loi ni les engagements pris. La dévaluation du dinar, M. Benachenhou, que certains chercheurs tels que le professeur Addi qualifie de vol et de hogra est une décision hors la loi. Peut-être que vous ne pouviez faire grand-chose à ce sujet, mais au moins vous auriez pu ne pas rajouter de l'huile sur le feu en observant hautainement les revendications des opérateurs nationaux qui en ont été victimes.
J'ajouterais que la résolution de ce problème aurait pu conduire les PME vers des perspectives prometteuses pour le pays, sans coûter aussi cher que le gouffre des assainissements, qui est revenu au pays à une somme supérieure à l'équivalent à notre dette extérieure ! Et ce qu'il y a de plus aberrant, c'est que ce sacrifice ne semble pas susceptible de rétablir les équilibres financiers des entreprises étatiques bénéficiaires ! Alors quand on accorde près de 30 milliards de dollars à des entreprises au bord de la faillite, en tout cas privatisables, et qu'on rechigne à rendre justice aux entreprises qui ont été meurtries pour un montant négligeable par rapport aux fonds réservés à l'assainissement sans lendemain, au même moment où l'on annonce à grands cris que l'on se lance dans la privatisation, permettez-moi M. Benachenhou, qu'il y a là de quoi perdre son latin. Le reste, entre autres les signaux que vous avez décelés auprès de certains partenaires étrangers sur l'incohérence dans la conduite des affaires du pays, vous auriez pu vous y attendre. CQFD.
A. H.


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