Le Parti des travailleurs (PT) a donné, jeudi 16 août, à Boumerdès le coup d'envoi de son université d'été dont les travaux se poursuivront jusqu'à lundi 20 août. L'ouverture des travaux, prévue à 15h, a pris une heure de retard que les organisateurs ont expliquée par le fait qu'ils espéraient voir arriver 10 délégations de l'ouest du pays, qui seraient retenues par des émeutes qui auraient éclaté à Boumedfaâ dans la wilaya de Aïn Defla. C'est la secrétaire générale du parti, Louiza Hanoune, qui a procédé à l'ouverture des travaux à travers une allocution donnée devant un parterre d'environ 200 participants. Louiza Hanoune a entamé son discours par le survol des différents thèmes qui seront abordés durant ces quatre jours en annonçant dans ce sillage l'intervention que fera aujourd'hui Abdelmadjid Sidi Saïd, secrétaire général de l'UGTA, sur le thème « Relation partis/syndicat ». La secrétaire générale du PT a dressé un tableau noir de la situation internationale et dira que « l'humanité est en danger au vu de la multiplication des conflits » et prendra exemple « de la guerre en Irak, en Afghanistan et de ce qui se passe en Palestine et au Liban ». Elle a fustigé aussi, « le nouveau plan du Grand Moyen-Orient visant, entre autres, à enterrer la cause palestinienne que l'on veut mettre en œuvre sous la couverture du combat contre le terrorisme et Al Qaïda », sans oublier au passage de dénoncer « les 30 milliards de dollars d'armement que les Etats-Unis ont offert à Israël ». Louiza Hanoune s'est attaquée, ensuite, à la mondialisation et au capitalisme en martelant : « Qui peut nier aujourd'hui la crise du capitalisme ? » et de poursuivre : « On assiste ces temps-ci à une crise monétaire sans précédent depuis 1931 de l'aveu même de la Banque fédérale américaine. Cette crise, causée par les spéculations, a englouti 1000 milliards de dollars ». Selon l'oratrice, la mondialisation est à l'origine de l'augmentation des prix des denrées alimentaires et bien d'autres maux que connaît la planète. Face à cela, la première responsable du PT préconise la résistance et dira que « la contestation est internationale ». Dans la dernière partie de son intervention, Louiza Hanoune s'est penchée enfin sur les réalités nationales où elle a parlé du chômage, de la crise du logement et du dénuement social. Elle a dit que « tous les voyants sont au rouge et l'Etat reste indifférent et semble ne pas tirer les enseignements du taux de 65% d'abstention des dernières élections ». Elle notera toutefois positivement la création du comité ad hoc sur la hausse des prix des denrées alimentaires en y mettant un bémol, que cela ne reste pas dans le cadre « des bonnes intentions ». « Il faut agir et prendre des dispositions urgentes qui s'appuient sur un diagnostic prenant en considération le paramètre de l'étranger », a-t-elle ajouté. En parlant des privatisations qu'elle qualifie « d'illégales », la secrétaire générale du PT a décoché quelques flèches à l'endroit de Abdelhamid Temmar qu'elle accuse « de vouloir poursuivre la casse de l'industrie publique » et réclame un débat sur la stratégie et la politique industrielles. Elle a cité dans la foulée l'exemple du complexe sidérurgique d'El Hadjar, qui a été repris par le groupe Mittal Arcelor, où les travailleurs sont sur le pied de guerre à cause des compressions d'effectifs qui se profilent à l'horizon. Pour Louiza Hanoune, si rien n'est fait pour revenir sur la politique actuelle de privatisation et « d'abandon par l'Etat de son rôle régalien », l'Algérie connaîtra le même sort que l'Argentine. La solution, dira-t-elle, passe par « le gel de l'accord d'association avec l'Union européenne, l'abrogation de la loi 01/04 portant sur la privatisation et enfin la nationalisation, par une décision souveraine, des entités publiques telles qu'El Hadjar ».