Les terroristes utilisent des puces qu'ils achètent sans contrat chez des commerçants peu scrupuleux. Contactés, hier, les opérateurs ont confirmé l'existence de cette pratique et promettent d'y mettre fin. Les terroristes du Gspc profitent de l'anarchie qui règne dans les circuits de commercialisation et de distribution des puces de téléphones portables pour fabriquer des bombes “intelligentes” comme celle qui a failli tuer, ce jeudi, le maire d'Ouled Aïssa et son frère. Selon des sources crédibles, c'est un paquet composé de 400 g de TNT emballés dans une boîte de jus et relayée à un téléphone portable de couleur orange qui a été découvert sous le véhicule du maire de Ouled Aïssa. Pour provoquer l'explosion, les terroristes appellent, tout simplement, le numéro correspondant à la puce et le tour est joué. C'est le même procédé qui a été utilisé par des terroristes, et qui a coûté la vie, il y a moins de trois semaines, à un policier et blessant grièvement sa femme au port de Zemmouri. Le même type de bombe qui a été découverte, il y a deux semaines, devant un café à Bordj Menaël désamorcée fort heureusement par les services de sécurité. Ainsi, les terroristes ne trouvent aucune difficulté pour acquérir des puces de 1 000 et même de 300 DA auprès des magasins du coin, sans laisser d'adresse ni signer de contrat. Nous l'avons vérifié à Boumerdès-ville où la plupart de ces concessionnaires proposent des puces de tous les opérateurs existant sans signature de contrats. “Nous proposons toutes sortes de puces et vous avez le choix de signer ou non de contrat”, nous ont affirmé, hier, les magasins spécialisés visités. Certains opérateurs que nous avons contactés, hier, ont tout de suite envoyé des équipes de contrôle et ont pu s'apercevoir par eux-mêmes de cette vente illégale. Heureusement, la bombe visant le maire d'Ouled Aïssa n'a pas explosé par manque de de champ, nous a souligné notre source. Contacté, hier, le maire nous a confirmé ces propos en ajoutant que toute sa famille a échappé à un carnage grâce à l'absence de champ. Sur un autre chapitre, cette situation complique davantage la tâche des enquêteurs et des magistrats chargés d'identifier les auteurs des menaces de mort ou de simples appels anonymes. Les opérateurs que nous avons pu contacter ont reconnu “l'existence de cette pratique au niveau de plusieurs wilayas du pays et nous ont affirmé qu'ils sont en train de travailler pour mettre fin à cette situation”. Un responsable nous a indiqué que “la tâche est difficile et que tout le monde doit travailler pour arrêter le phénomène”. Certains d'entre eux invitent les citoyens à procurer des puces auprès des points de vente officiels, c'est-à-dire ceux gérés par les opérateurs. Une tâche ardue compte tenu du nombre restreint des points de vente officiels ouverts jusqu'à présent par les opérateurs de la téléphonie mobile. Maintenant que des vies sont en danger par la faute de commerçants animés par le gain facile, il est temps que les pouvoirs publics interviennent pour arrêter cette vente illicite. Les opérateurs se disent prêts à intervenir alors que certains responsables affirment que “la tâche est compliquée vu le nombre de ces points de vente”. Un responsable propose “la fermeture pure et simple de ces magasins” qui n'appliquent pas, selon lui, la réglementation. M. T.