L'ouverture anarchique du marché de la téléphonie mobile et la recherche du gain facile ont eu de sérieuses conséquences sur la sécurité du pays. Maintenant que l'Etat a repris son rôle de contrôle et de régulation à travers l'ARPT, les groupes terroristes ont perdu une arme redoutable. En perdant l'un de leurs outils de communication les plus importants, à savoir le téléphone portable muni de la fameuse puce anonyme, les groupes terroristes du GSPC sont complètement déroutés. Les actions terroristes sont en nette diminution puisqu'on n'enregistre qu'une dizaine d'attentats durant ces derniers quatre mois, soit une moyenne de deux attentats par mois et aucune attaque kamikaze relevée. En plus de la pression exercée sur les groupes terroristes qui ont perdu plus de 120 éléments dont plusieurs “émirs” au cours de cette année 2008, de nombreux observateurs relèvent que “l'indisponibilité” de la puce téléphonique anonyme est pour beaucoup de choses dans ce recul des groupes terroristes et le reflux de leurs attaques. En effet, en dehors de l'attentat qui a coûté la vie à cinq gardes communaux le 4 octobre dernier, aucune autre opération remarquée n'a pu être menée par les groupes terroristes depuis le mois de septembre, début de l'opération de désactivation des 2 578 775 cartes SIM prépayées. Les groupes terroristes éprouvent, ces derniers temps, d'énormes difficultés pour coordonner leurs actions et surtout pour entrer en contact avec les membres de leurs réseaux de soutien, ou tout simplement pour actionner leurs bombes. Les terroristes n'ont plus cette facilité de “griller” autant de puces qu'ils veulent pour éviter d'être remarqué ou repéré. On se souvient que pour l'attentat kamikaze de Thénia du 30 janvier 2008, Droukdel, l'“émir” du GSPC a usé, selon un terroriste arrêté, de plus de dix puces anonymes pour transmettre ses messages à l'“émir” Gouri qui a mené cette opération. Aujourd'hui, avec la vente réglementée des puces, une telle opération est difficile à mener. En plus de leur utilisation à des fins de communication, les puces anonymes sont considérées comme des pièces essentielles dans le montage et la fabrication d'une bombe. Les services de sécurité découvrent toujours ces puces dans les cachettes ou les casemates des terroristes. C'est dire l'importance qu'elles représentent pour les katibate et les seriate du GSPC qui ont toujours privilégié ce mode opératoire dans leur dispositif meurtrier. Plus de 95 des attentats menés ces trois dernières années ont été exécutés à l'aide de ce moyen, car ces groupes, qui n'arrivaient pas à engager des batailles corps à corps avec les services de sécurité, ont trouvé la parade pour perpétrer leurs attentats. Ils ont même poussé le bouchon jusqu'à approvisionner en téléphones portables des jeunes non fichés et surtout des écoliers pour s'attaquer aux éléments des services de sécurité. Les terroristes ont longtemps profité de l'anarchie qui a régné ces dernières années dans le marché de la téléphonie mobile pour mener leurs attaques. Il a fallu l'intervention des hautes autorités du pays pour que les puces non identifiées, devenues synonymes de menace pour la sécurité nationale, soient désactivées. À l'heure actuelle, il est possible d'affirmer que l'opération de désactivation des puces a atteint en grande partie ses objectifs. M. T.