Même si les élèves et les étudiants sont pour la plupart outillés, les enseignants, peu ou pas préparés au télé-enseignement, s'impliquent très peu. La pandémie de coronavirus a contraint le ministère de l'Enseignement supérieur et celui de l'Education nationale à développer des plateformes de télé-enseignement, par Internet et la Télévision nationale, pour assurer des cours à distance pour notamment éviter la propagation du coronavirus et, cela va sans dire, sauver l'année scolaire 2019-2020, si reprise des cours il y a à la fin du confinement. En instaurant cet enseignement à distance, le gouvernement voudrait tenter d'apporter des réponses aux millions d'élèves et d'étudiants appelés à observer le couvre-feu sanitaire. Notamment à Blida où toute la population subit un confinement total. Cette nouvelle manière de transmission du savoir n'a pas, jusqu'ici, atteint les résultats escomptés, même si le télé enseignement s'impose en cette période de crise sanitaire. L'Algérie, qui subit depuis longtemps une fracture numérique, fait face, à l'instar de plusieurs pays moins nantis en termes de nouvelles technologies et du débit de connexion à Internet, à des difficultés d'assurer des cours par le procédé du télé-enseignement. Il est vrai que les élèves et les étudiants sont, pour la plupart, outillés (smartphones, tablettes, laptops et PC à domicile) pour pouvoir faire face à l'urgence et au souci du gouvernement de reprendre les cours à travers des plateformes numériques et "le tube cathodique". Mais les failles sont là et dénotent le manque d'implication des enseignants, peu ou pas préparés au télé-enseignement, même si certains recourent aux emails et aux communications téléphoniques pour rester en contact avec leurs élèves et étudiants. Pis encore, les écoles privées n'ont rien fait pour se solidariser avec les élèves qui payent, au prix fort, leurs cours. Comme si ces écoles privées, par ailleurs assujetties à un cahier des charges, ne dépendaient pas du ministère de l'Education et des directions de l'Education. Si en milieu urbain les parents d'élèves se démènent pour soutenir leurs progénitures pour leur assurer la continuité des cours en cette période de confinement, en revanche, dans les zones rurales ou à la périphérie des grandes agglomérations, le télé-enseignement est, peut-on dire, une chimère, à bien des égards. Il est vrai que ce mode de communication est conjoncturel. Il est vrai aussi que des wilayas entières n'ont pas le même débit Internet que celui des grandes villes. Il est vrai également que le fait accompli imposait une nouvelle méthodologie pour tout au moins sauver les meubles. Mais les élèves en classe d'examen, notamment ceux qui sont appelés à passer l'épreuve du baccalauréat, comme les étudiants en phase de soutenir leurs thèses, vivent un stress systématique et vivent mal cet "éloignement" de l'école et de l'université. Car, à trop penser sur la faisabilité du télé-enseignement pour entretenir le lien entre l'élève et l'école en cette période exceptionnelle, on oublie ces "zones d'ombre", pour paraphraser la nouvelle terminologie des ministres et des walis, mais surtout ces start-up qui, jusqu'ici, n'ont fait preuve d'aucune imagination pour venir au secours des millions d'élèves et d'étudiants confinés.