En raison de la propagation dangereuse du coronavirus qui frappe le pays depuis quelques semaines déjà, les universités ont été amenées à fermer leurs portes avant l'heure et les étudiants se sont retrouvés en vacances, confinés chez eux. La période des vacances a été prolongée de 15 jours supplémentaires, mais pour essayer de rattraper le retard et assurer la continuité des cours, le ministère de l'Enseignement supérieur a instruit l'ensemble des établissements universitaires de recourir, dès dimanche dernier, à l'enseignement à distance et de mettre les cours pédagogiques sur plateformes numériques créées spécialement dans ce but. Les étudiants des différentes universités et facultés ont été conviés à s'inscrire et à donner leur coordonnées, afin de rejoindre ces plateformes leur permettant de visualiser les cours et séminaires. A l'Université des sciences et de la technologie Houari Boumediène (USTHB), l'opération semble bien se dérouler. Contacté, le Pr Mohamed Boudour, vice-recteur de l'université chargé des relations extérieures, de la coopération, de la communication et des manifestations scientifiques, affirme que grâce à son partenaire Cisco Algérie, «l'université a réussi à mettre en œuvre une plateforme numérique pour assurer les cours du 2e semestre et sauver ainsi le reste de l'année universitaire». En ce qui concerne l'équipe pédagogique, le vice-recteur assure que l'USTHB ainsi que ses enseignants ont rapidement adopté cet outil informatique. «Les cours seront diffusés et suivis par nos étudiants durant toute cette période de confinement. Nous avons appelé les enseignants à préparer les supports et les présentations nécessaires», précise le même responsable. Et d'ajouter : «Les enseignants vont passer de la pédagogie à la didactique. Les étudiants sont invités à rejoindre la plateforme virtuelle et nous avons programmé des séances d'apprentissage durant les journées précédentes, afin de former les enseignants, mais aussi quelques étudiants avec lesquels nous avons initié des cours à distance.» Les cours sur plateforme numérique ont débuté dimanche dernier et les enseignants ont commencé à défiler les supports des cours en fichier PDF ou Power Point. «Une fois ces supports diffusés à travers la plateforme, les étudiants visualisent les cours en ligne, en vidéoconférence avec leurs enseignants, tout en ayant la possibilité de faire des propositions», explique M. Boudour. Selon lui, le seul équipement dont a besoin l'étudiant est une bonne connexion internet. Pour faciliter la tâche aux étudiants, les responsables de l'USTHB font de leur mieux pour arriver à une entente avec les opérateurs téléphoniques sollicités à l'effet de garantir une connexion gratuite pour la diffusion des cours. «Pour le moment, nous avons eu l'accord de deux opérateurs téléphoniques et nous attendons celui du troisième pour pouvoir annoncer cela», nous dit le vice-recteur. Quant à l'évaluation pédagogique du travail des étudiants, le même responsable souligne que les enseignants pourront visualiser les étudiants, interagir avec eux et organiser des tests. Dans le cas où la période de confinement sera de nouveau prolongée, «nous pensons à l'éventualité de faire les tests sur cette plateforme, vu le nombre de fonctionnalités pouvant être exploitées», ajoute le même responsable. «Nous recommandons fortement cette méthode comme un modèle de complément d'information et de pédagogie. Nous espérons faire au moins 4 ou 6 semaines de cours à distance pour reprendre les cours conventionnels et les TP une fois le confinement terminé», explique encore le Pr Boudour, ajoutant qu'un bilan devra être effectué pour évaluer cette première semaine de cours en ligne. «Dans le cas où la période de confinement perdure, nous en discuterons de nouveau avec nos collègues pour trouver une solution, notamment en ce qui concerne la probabilité des examens en ligne», conclut le vice-recteur.