Le ministère de la Santé vient de mettre un terme à la polémique qui a éclaté au lendemain de l'annonce de l'institution d'une "prime" exceptionnelle de risque Covid-19 au profit du personnel soignant. Le département d'Abderrahmane Benbouzid vient d'adresser une nouvelle note aux gestionnaires de l'ensemble des établissements hospitaliers pour établir les listes définitives des soignants et autres personnels éligibles à cette prime exceptionnelle, décidée par le président de la République. Cette prime se veut au-delà des avantages d'ordre financier qui en découleront, une reconnaissance de la part des hautes autorités de l'Etat pour cette catégorie de professionnels qui ont payé et qui continuent de payer de leur vie leur engagement dans la lutte contre le Covid-19. Il s'agit en fait de l'élaboration des listes des différents corps bénéficiaires, avant de les renvoyer à la tutelle au plus tard aujourd'hui mardi. C'est ce qu'indique, du moins, la note ministérielle envoyée aux managers des différentes structures sanitaires. "En complément de la note n°351 du 14 avril 2020 relative à l'attribution de la prime que le président de la République a instituée conformément au décret présidentiel n°79/20 du 31 mars au profit de l'ensemble des professionnels de la santé mobilisés dans le cadre de la lutte contre la propagation du coronavirus, et ce, pour élaborer des textes d'applications régimentaires conformément à l'article 5 dudit décret et pour dégager les crédits budgétaires nécessaires pour chaque établissement, je vous prie de me faire retourner les listes définitives des différents corps de la santé engagés contre cette pandémie", lit-on dans la correspondance du secrétariat général du ministère de la Santé qui souligne "le caractère urgent de l'opération, pour faire parvenir les listes dans un délai n'excédant pas mardi 21 avril 2010". Ce qu'il faut relever en premier lieu est que la tutelle a tranché la question des personnels éligibles à cette prime. Celle-ci est destinée, sans discrimination aucune, à tous les "guerriers" en blouse blanche et autre personnel de soutien engagés au péril de leur vie, dans la bataille livrée à la ravageuse maladie invisible. "Indépendamment de leur grade ou de leur mission, tous ceux qui sont en première ligne sont concernés : agent de sécurité, agent de nettoyage, femme de ménage qui désinfecte les salles des malades de Covid-19, les paramédicaux, les aides soignants, les TSS, les infirmiers, les chauffeurs ambulanciers, les laborantins, les biologistes, les médecins généralistes, les résidents, les assistants, les maîtres assistants et les professeurs et le personnel administratif et de soutien", détaillent nos sources. En revanche, les médecins résidents qui ont été exclus, la semaine passée, viennent d'être reconsidérés en tant que professionnels de la santé à part entière. "Les médecins résidents qui étaient sur le front bénéficieront de cette prime au même titre que les autres catégories du corps médical", soutiennent nos sources. Cependant, les gestionnaires des hôpitaux qui s'attelaient à finaliser hier les listes des bénéficiaires avaient exclu, certaines catégories professionnelles de la santé vulnérables qui ne pouvaient pas s'acquitter de leur mission dans ce contexte de crise sanitaire. "Ces derniers ont été libérés à leur demande, après avoir déposé des demandes de congé exceptionnel conformément aux dispositions du décret exécutif n°20-69 du 21 mars 2020. Il s'agit entre autres, des femmes enceintes, des femmes ayant la charge d'enfants en bas âge ou encore des soignants qui ont fait des demandes d'arrêt de travail pour des raisons de maladies chroniques. Les internes ou les externes, considérés comme stagiaires qui ont été également libérés, n'y seront pas éligibles", expliquent nos sources. Rappelons enfin que l'article 2 du décret présidentiel du 31 mars 2020 stipule que la prime est servie mensuellement, selon les montants forfaitaires suivants, et ce, pendant trois mois renouvelable: "10 000 DA pour le personnel administratif et de soutien, 20 000 DA pour le personnel paramédical et 40 000 DA pour le personnel dans le cadre de la prévention et de la lutte contre la propagation contre du coronavirus (Covid-19)". Le même décret précise que cette prime exceptionnelle sera versée dans sa totalité, "elle n'est pas soumise à l'impôt et aux cotisations de sécurité sociale".