Le président de la Cour suprême américaine, William Rehnquist, tenant du courant conservateur de cette institution-clé, est mort samedi d'un cancer de la thyroïde à l'âge de 80 ans, a annoncé un communiqué de la Cour. “Il est mort ce soir à son domicile, entouré de ses trois enfants”, a précisé le communiqué. Son cancer avait été diagnostiqué en octobre de l'année dernière et, malgré un traitement lourd, M. Rehnquist avait continué à assumer ses fonctions. Il avait été admis à l'hôpital d'Arlington à la mi-juillet à la suite d'une fièvre. Il avait alors passé deux nuits à l'hôpital. Depuis plusieurs mois, l'éventuelle démission pour raisons de santé de M. Rehnquist, un conservateur, fait l'objet de débats passionnés aux Etats-Unis. À sa sortie de l'hôpital le 14 juillet, M. Rehnquist avait toutefois cherché à mettre fin aux spéculations sur son éventuelle démission, affirmant qu'il resterait à son poste tant que sa santé le lui permettrait. Il appartiendra au président George W. Bush de désigner un nouveau président, une décision que devra confirmer le Sénat américain. En juillet, le président Bush avait déjà procédé à la nomination d'un nouveau juge, John Roberts, un juge proche de son parti républicain, pour succéder à Sandra Day O'Connor, démissionnaire. La Cour, institution qui a un rôle essentiel aux Etats-Unis, compte neuf juges. Le processus de confirmation de M. Roberts, 50 ans, doit commencer la semaine prochaine et il paraissait quasiment assuré d'obtenir le feu vert du Sénat. M. Rehnquist avait été nommé à la Cour suprême par le président Richard Nixon en 1972. Il a été nommé à la tête de cette institution en 1986 par le président Ronald Reagan. La Cour suprême américaine est compétente pour examiner des décisions des Cours d'appel fédérales et, dans certains cas, des tribunaux des Etats, des arrêts rendus par les Cours suprêmes des Etats, ainsi que des traités. Les neuf juges de la Cour suprême, nommés à vie, jouent un rôle pivot au sein de la société américaine, étant amenés à trancher sur tous les grands débats sociaux : droit à l'avortement, droit des minorités raciales ou sexuelles, peine de mort, notamment. Ils peuvent décider de partir à la retraite à partir de 70 ans ou de quitter la Cour pour raison de santé.