La section Corto Cortissimo accueillant des courts métrages de tous les continents, est un espace dédié aux jeunes talents qui voient leur œuvre concourir pour la capture du Lion d'or. Ce dernier est toujours détenu dans une cage appartenant à son dernier maître, à savoir le Tunisien Kamel Chérif qui l'a dompté avec Signe d'appartenance. Parmi les prétendants, cette année, à la succession, figurent deux films qui ont comme dénominateur commun le souci de raconter l'histoire, de témoigner d'une situation et de libérer la parole. En abordant cela, ils s'inscrivent dans l'actualité. Le premier, qui est signé par le Franco-Algérien Nassim Amouche, évoque la guerre en Irak. Il s'agit de Quelques miettes pour les oiseaux , qui est une coproduction entre la Belgique, la France et la Jordanie, avec lequel il participe à la chasse au Lion du meilleur court métrage. Durant les 27 minutes que dure le film, Nassim Amaouche entraîne les spectateurs au cœur de Rwuasched, village jordanien situé juste avant la frontière avec l'Irak. Dans ce no man's land, le réalisateur donne la parole aux villageois pour raconter leur histoire donnant ainsi la possibilité de libérer la parole. Avant cette réalisation, Nassim Amaouche, né en 1977, a clôturé ses études à l'Institut international de l'image et du son, section réalisation, avec De l'autre côté, avant d'enchaîner avec un premier documentaire sur le photographe de guerre Marc Garanger. Le second, réalisé par la “Palestinienne possédant un passeport israélien” parle de l'exil qui fait rappelle directement la situation des réfugiés palestiniens. Avec Diaspora, qui est aussi une coproduction franco-belgo-jordanienne, Tabari a mis en scène l'histoire d'une femme étrangère qui attend des nouvelles de chez elle... Elle se retrouve à la frontière de deux sociétés, de deux langages et de deux histoires d'amour. Aux côtés de ses deux films, on retrouve deux autres en provenance de l'Amérique latine. Tandis que l'Argentin Duska Zagorac entre en compétition avec avec La Apertura, le Brésilien André Ristum se contente de montrer son film De Glauber para Jirges en hors compétition. Cette section referme quelques signes prometteurs, malheureusement, les organisateurs ne les ont programmés que les derniers jours privant ainsi plusieurs festivaliers de les découvrir. Cependant, il se consoleront avec le trophée, pour le gagnant, et l'honneur, pour les autres, d'avoir affronté et défié le roi lion vénitien qui hante ces jours-ci les esprits dans la cité des Doges. Tahar HOUCHI