Le cinéma nord-africain lance une offensive au festival du film de Locarno qui se tiendra du 3 au 13 août. Certes, sa présence dans la section Léopards de demain, la Piazza Grande et dans le programme “Portes ouvertes” constitue un événement important dans la manifestation locarnaise, mais les retombées dépendent des capacités des participants à séduire, à convaincre et, surtout, de la volonté politique des pays nord-africains à aider les éventuelles co-productions qui seraient contractées lors de cette rencontre. Pendant que les compétiteurs, dans la première section, tenteront leur chance pour la capture du petit léopard et les participants aux ateliers, dans le second événement, chercheront des opportunités de co-production, Bourlem Guerdjou offrira un grand spectacle sur la Piazza Grande avec la projection de son dernier film, Zaina, cavalière de l'Atlas, le 4 août. Avec ce film qui succède à Vivre au paradis (1997), qui évoquent la vie des émigrés en France durant les années 1960, et à Couleurs d'enfants (1994), Bourlem Guerdjou s'essaie à un autre genre de cinéma qui se rapproche du cinéma grand spectacle. Il offre une œuvre dramatique où les grands sentiments déchirent les personnages, offrant des prouesses chevaleresques éblouissantes dans des décors grandeur nature. Sans doute, les festivaliers vivront de grands moments d'émotion, surtout quand on sait que le film sera projeté sur un écran géant et sous les étoiles. Deux jours plus tard, soit le 7 août, ce sont les professionnels du cinéma suisse et international qui sont conviés à une journée de débat, d'échange et de réflexion avec leurs homologues nord-africains dans le cadre du programme “Open Doors”. Participeront à ce “workshop sessions”, censé offrir aux réalisateurs invités l'opportunité d'établir des relations avec des partenaires internationaux et qui aura lieu le 7 août à l'hôtel La Palma de Locarno, plus d'une vingtaine de réalisateurs venus de trois pays d'Afrique du Nord (Algérie, Maroc et Tunisie). Parmi eux, figurent quelques noms incontournables dont les Algériens Malek Bensmaïl, Mohamed Chouikh, Belkacem Hadjadj et Saïd Ould-Khelifa, les Marocains Nabil Ayouch, Hassan Benjelloun, Hassan Legzouli et les Tunisiens Nouri Bouzid et Nacer Khemir. La matinée sera consacrée à une rencontre entre experts pendant que l'après-midi sera dédiée à des rencontres informelles. Parallèlement à cette rencontre, plusieurs jeunes talents s'affronteront dans l'arène de la section Léopards de demain, créée en 1991 et dédiée au courts et moyens métrages. La section est aussi complétée par une rétrospective non compétitive où on retrouve plusieurs films africains. Parmi les prétendants, plusieurs viennent d'Afrique. Il s'agit du Sud-Africain Gilli Apter avec SA/X , du Marocain Ali Benkirane avec Amal, du Tunisien Kamel Chérif avec Signe d'appartenance, de l'Algérien Mohamed Latrèche avec Rumeur, etc. Dans la rétrospective, on retrouve des noms comme Nabil Ayouche avec Les Pierres bleues du désert (1993), Ismaël Ferroukhi avec L'Exposé (1992) et Aderrahmane Sissako avec 3 films dont Le Chameau et les bâtons flottants (1996) et Le Jeu (1990). T. H.