Les Algériens qui sont allés à Carthage avec quatre oeuvres pour les 22ème journées cinématographiques -du 25 au 1er novembre- ne sont pas revenus bredouilles. Sans surprise, le long- métrage "Mascarade " de Lyes Salem a raflé pas moins de trois prix à savoir, le prix de la première oeuvre cinématographique, le prix espoir féminin des JCC pour l'actrice Rym Takouchet, ainsi que le prix du jury " enfants ". Ce premier et unique long-métrage du jeune réalisateur algérien a, auparavant, raflé d'autres prix comme celui du festival d'Angoulême et a été récemment sélectionné pour les Oscars des films étrangers. Toujours dans la catégorie long-métrage et encore sans surprise, la succulente "Maison Jaune " de Amor Hakkar s'est vue décerner le prix spécial du jury. En revanche pas de prix pour la vidéo court-métrage, " Goulili " de Sabrina Draoui ni de trophée pour la vidéo long-métrage intitulée, "La Chine est encore loin " de Malek Bensmail. De toute façons après les délibération, le jury n'a pas jugé utile de décerner de prix pour les 11 courts-métrages vidéo en compétition dont il a retiré un. Autre bonne nouvelle, le projet de scénario de Djamila Sahraoui qui s'appelle, "Ouardia avait deux enfants " a été retenu parmi la dizaine de projets qui ont bénéficié de bourses octroyées par des organismes internationaux dont le CNC français. Djamila Sahraoui est connue pour ses excellents documentaires sociaux comme, "L'Algérie, la vie quand même " qui a raflé plusieurs prix à travers des rencontres internationales ainsi que par son unique film, " Barakat " qui n'a pas fait grande sensation.Du reste, la consécration suprême de ces journées cinématographiques est allé au film, "Teza" du réalisateur éthiopien Hailé Gerima. Un film qui a fait l'unanimité après sa projection en compétition officielle des longs-métrages en récoltant les prix des meilleurs image, scénario, musique, et second rôle masculin. Dans la même catégorie, le film palestinien, "Leila's birthday " de Rashid Masharaoui, a raflé le Tanit d'argent alors que le Tanit de bronze est allé à " Khamsa " du tunisien Karim Dridi. S'agissant des courts-métrages, le Tanit d'or a été attribué au film égyptien " Clean hands dirty soap ", le Tanit d'argent au film tunisien " Lazhar " et celui de bronze au film syrien " Little Sun ". La 22e édition des journées cinématographiques de Carthage, (JCC) s'est ouverte avec le " Chaos ", dernier né de Youssef Chahine, disparu en juillet dernier et à qui ce rendez-vous a rendu un hommage aux côtés de ses confrères tout aussi disparus, le Tunisien Ahmed Attia et le Sénégalais, Sembéne Osmane. Pas moins de 23 longs métrages et une soixantaine de productions (cinéma et vidéo, en courts et longs-métrages) ont été projetés lors de cette rencontre qui s'est clôturée par le film " Thalatoune " (trente) du tunisien Fadhel Jaziri. Une quarantaine de pays, dont 11 Arabes, 12 Africains, 11 Européens et 7 Asiatiques ont participé à ces journées présidées par trois jurys (cinéma, vidéo, atelier), réunissant des personnalités arabes, africaines et européennes du monde de la littérature, du cinéma et de la musique, dont l'écrivain algérien Yasmina Khadra qui a présidé le grand jury cinéma. Des séances spéciales, une section consacrée aux cinémas du monde (films de 18 pays), et des hommages aux cinématographies d'Algérie, de Palestine et de Turquie, ont été prévus hors compétition officielle. La nouveauté pour cette nouvelle session était la création d'une section pour enfants comportant quatre films parmi lesquels deux films tunisiens: " Viva carthago 2 " et "Ryeh ". Rendez-vous incontournable pour les professionnels du 7e art issus des pays africains et arabes, les JCC sont une formidable tribune qui jauge les œuvres et booste les espoirs.