Au même titre que toutes les entreprises algériennes, les sociétés d'assurances n'ont pas été épargnées par la crise sanitaire et les effets induits par les mesures de prévention et de lutte contre le coronavirus. Dans une note adressée au ministère des Finances, l'Union algérienne des sociétés d'assurance et de réassurance (UAR) a relevé que la baisse du chiffre d'affaires du marché des assurances, déjà fortement ressentie dès le mois de janvier 2020 avec l'entrée en vigueur de la taxe sur les véhicules automobiles et engins roulants, collectée par les sociétés d'assurances, s'est amplifiée au mois de mars. La baisse a touché pratiquement toutes les autres branches d'assurances. La branche automobile, qui représente 55% du marché des assurances dommages, a vu son chiffre d'affaires baisser de plus de 10% à la fin du premier trimestre 2020. Les branches des assurances transport et des risques industriels sont également touchées du fait de la baisse du trafic routier et maritime et de l'arrêt pratiquement total du trafic aérien. Il en est de même pour ce qui concerne les sociétés d'assurances de personnes avec une baisse drastique des assurances voyage. Par ailleurs, et s'agissant du recouvrement des créances, la situation financière difficile dans laquelle se trouvent les opérateurs économiques, conjuguée à la limitation de la mobilité du personnel, a réduit substantiellement le volume des encaissements escomptés de toutes les sociétés d'assurances. Selon l'UAR, la baisse du chiffre d'affaires des sociétés d'assurances enregistrée au cours du 1er trimestre 2020, couplée à l'accroissement du niveau des impayés (créances), a engendré une diminution conséquente de leurs liquidités. Cette situation risque de s'accentuer au cours du deuxième trimestre 2020 pour aboutir, dès le 1er semestre de cette année et pour la première fois de son histoire, à une détérioration des résultats techniques et financiers ainsi que des ratios de solvabilité et d'équilibre du secteur des assurances. Face à cette situation, l'UAR suggère une série de propositions permettant d'atténuer les conséquences de la crise liée au coronavirus et assurer la continuité de l'activité des sociétés d'assurances et de réassurances. Pour ce qui est du ressort des sociétés d'assurances, l'UAR propose de différer le paiement des créances pour les entreprises en difficulté du fait de l'arrêt temporaire de leurs activités suite au confinement. Il s'agit aussi d'étudier la faisabilité commerciale d'un dispositif spécifique de prise en charge assurantielle des pertes économiques dont les pertes d'exploitation, en cas de pandémie ou d'événement assimilé. En retour, l'Union des assureurs propose la modification du mode de perception de la taxe sur les véhicules automobiles et engins roulants en dispensant les sociétés d'assurances de sa collecte. Selon la note, l'UAR demande l'exonération de la taxe sur la valeur ajoutée pour l'acquisition des biens, services et équipements nécessaires à l'exploitation. Il est également question de la réduction, voire de l'exonération, de la TVA sur les opérations de vente en ligne des produits d'assurance. Parmi les autres propositions de l'Union des assureurs, l'on relèvera la réduction d'au moins 50% des charges patronales au titre des cotisations sociales à l'effet, précise-t-on, de maintenir et sauvegarder les emplois, et la suspension, voire annulation, du paiement des trois acomptes provisionnels IBS au titre de l'exercice 2020.