L'année 2014 a été bonne pour la Compagnie algérienne d'assurance et de réassurance (Caar), selon son P-DG, Brahim Djamel Kassali. Elle a réalisé un chiffre d'affaires de 16 milliards de dinars en 2014, soit une progression de 6% par rapport à 2013. La Caar, a ajouté Brahim Kassali, a néanmoins enregistré une sinistralité importante durant cet exercice, réglant pour 9,4 milliards de dinars de sinistres. Mais, s'est-il félicité, "la compagnie s'est acquittée de tous ses engagements en matière d'indemnisation". De même qu'elle a amélioré sa solvabilité : "Les fonds propres de la compagnie ont atteint 18 milliards de dinars." Brahim Kassali a ainsi donné la typologie des sinistres réglés par sa compagnie : "Le gros (66%), c'est la branche automobile avec 6,2 milliards de dinars, la branche incendie (entreprises) avec près de 2 milliards de dinars et le transport avec 700 millions de dinars." S'agissant de la branche transport, la Caar, assureur d'Air Algérie, a eu à indemniser les ayants droit des victimes du crash de l'avion de Swiftair. L'autre indicateur important dans le bilan de la Caar, le volume des créances qui représentent 7,5 milliards de dinars en TTC, soit 5,5 milliards de dinars en hors taxes, selon Brahim Kassali, ce qui représente 34% du chiffre d'affaires de la compagnie. Le P-DG de la Caar l'a expliqué par la nature des contrats souscrits auprès de sa compagnie dont une bonne partie concerne des valeurs assurées par des entreprises. "Quand les valeurs assurées sont importantes, nous établissons des échéanciers pour les entreprises solvables conformément aux procédures réglementaires. Idem pour la branche engineering où le paiement suit le rythme de réalisation des projets", a-t-il indiqué. Dans ce contexte, Brahim Kassali, qui occupe depuis six mois le poste de président de l'Union des assureurs et réassureurs algériens (UAR), a contesté le rapport d'audit du secteur des assurances fait par la Commission de supervision des assurances et dont les informations distillées au compte-goutte font état de créances de l'ordre de 280 milliards de dinars détenues à 97% par les compagnies publiques d'assurances (SAA, Caat, Caar et Cash). Selon lui, ces créances représentent à peine 18,2 milliards de dinars dans le secteur public qui pèse 75% du marché. "Je ne connais pas le volume des créances du secteur privé, le chiffre de 250 milliards pour le secteur public est faux", a-t-il affirmé. Par ailleurs, Brahim Kassali a évoqué les chantiers qu'il gère au sein de l'UAR. "L'enjeu pour nous est la modernisation du secteur afin d'améliorer la qualité de service", a-t-il déclaré. En ce sens, Brahim Kassali a annoncé que l'UAR est à pied d'œuvre pour la mise en œuvre d'un mécanisme d'indemnisation directe pour les sinistres automobiles ainsi qu'un fichier national des conducteurs. Le premier mécanisme relève d'une convention qui devrait éviter que plusieurs assureurs n'interviennent sur un même dossier et que la victime, en se faisant indemniser par l'assureur direct, n'aurait plus qu'une seule démarche à effectuer. Le second est une sorte de liste noire des mauvais payeurs. Deux chantiers, a-t-il conclu, que l'UAR devrait achever dans le court terme avant de recentrer ses efforts vers l'adaptation des métiers de l'assurance à l'ère du numérique.