L'établissement public hospitalier Chaghoub d'Aïn El-Kébira, situé à une vingtaine de kilomètres au nord du chef-lieu de la wilaya de Sétif, a enregistré hier son troisième décès depuis le début de la pandémie de coronavirus. La victime, B. A., une femme médecin âgée de 28 ans, était enceinte de sept mois et atteinte du Covid-19 depuis quelques jours. Une fois les analyses par PCR ayant confirmé sa contamination, elle a été évacuée samedi passé de l'hôpital de la commune de Ras El-Oued, dans la wilaya de Bordj Bou-Arréridj, vers l'EPH de sa ville Aïn El-Kébira, où elle avait exercé au service des urgences. Le décès de la soignante a plongé toute la population de la région dans une atmosphère d'émoi. Des professionnels de la santé au niveau local ont dénoncé, sur les réseaux sociaux, le fait de ne pas autoriser des médecins femmes enceintes, qui sont des sujets immunodéprimés, de bénéficier d'un congé exceptionnel durant la période de la pandémie, tout en rappelant la nécessité de faire respecter les gestes barrières, la distanciation sociale et le confinement, afin d'éviter le pire à Sétif qui connaît, depuis plusieurs jours, un relâchement total quant au respect des mesures du gouvernement, au point où la wilaya continue d'enregistrer chaque jour un grand nombre de nouveaux cas. Rappelons que la wilaya de Sétif a, selon des chiffres présentés lors de la visite du Premier ministre, enregistré pas moins de 22 cas confirmés positifs parmi les personnels de la santé à Sétif et une cinquantaine de cas suspects. La deuxième wilaya du pays de par le nombre de ses habitants a enregistré le décès de 34 personnes et pas moins de 350 cas confirmés positifs depuis l'apparition du premier cas, le 16 mars passé.