La présence des troupes de Khalifa Haftar dans l'ouest du pays est quasiment réduite à la région sud-est de la capitale Tripoli, plus précisément dans la ville de Tarhounah, où il dispose d'une importante base militaire. L'opération "Burkane al-Ghadeb (volcan de la colère, ndlr)" a annoncé hier avoir repris le contrôle de deux autres villes de l'Ouest libyen, au lendemain de son importante victoire contre les troupes de Khalifa Haftar, contraintes d'abandonner à l'armée du Gouvernement d'union nationale (GNA) de Tripoli la base aérienne d'al-Wattia (140 km au sud-ouest de la capitale Tripoli). Selon le communiqué diffusé sur les réseaux sociaux, les forces gouvernementales ont réussi à entrer à l'aube dans les villes de Badri et de Tiji, qui ne sont pas loin de la base aérienne d'al-Wattia, près de la frontière tunisienne. "Nos forces entrent à Badr et à Tigi (ma ville natale) au milieu des personnes qui reçoivent un grossissement et des acclamations", selon un communiqué publié sur sa page Facebook. Appuyées par la Turquie, qui a signé un accord avec le GNA, les forces gouvernementales ont multiplié leurs victoires contre les soldats de Khalifa Haftar, qui subit un deuxième revers militaire en 24 heures. Lundi, le GNA a repris le contrôle de la base aérienne d'al-Wattiya, au terme d'une violente nuit de bombardements aériens intensifs sur les positions de l'Armée nationale libyenne (ANL) de Khalifa Haftar. La centaine de missiles qui se sont abattus sur cette base a détruit les systèmes de défense antiaériens russes, forçant les membres de l'ANL à quitter les lieux avant l'aube. "Nous annonçons avec fierté et honneur la libération de la base militaire d'al-Wattia des griffes des milices de criminels et de mercenaires terroristes", avait déclaré le chef du GNA, Fayez al-Serraj, lundi après-midi dans un communiqué, rappelant que "cette base s'ajoute aux autres villes libérées de la côte ouest", il y a environ un mois. Cachant mal sa défaite, Khalifa Haftar a affirmé dans la même journée de lundi, via son porte-parole Ahmed al-Mesmari, que l'abandon de la base d'al-Wattia constitue un "retrait tactique", lit-on dans la presse locale. "Le chef d'état-major de l'armée a donné l'ordre de retirer nos forces de la base d'al-Wattia, il y a environ quatre mois", pour les "repositionner dans d'autres endroits stratégiques autour de Tripoli", a affirmé M. al-Mesmari, ajoutant que son aviation a bombardé hier matin la base d'al-Wattia sans trop de précisions sur le sujet. "Il s'agit d'un retrait tactique visant à démanteler l'amarrage de certains quartiers surpeuplés, afin qu'ils ne soient pas ciblés", a-t-il justifié. "Haftar est devenu nul dans le Nord, et la chance de son succès est nulle part", a déclaré hier le ministre de l'Intérieur du GNA, Fethi Bashagha, sur son compte twitter, ajoutant qu'"il est sage pour ses partisans, les Emirats, la Russie, l'Egypte et la Jordanie, de repenser leur tentative de saper le rêve libyen de démocratie".