Le nouveau secrétaire général du parti a annoncé "le retour" dans le giron du RND de "tous ceux qui ont été exclus". Sorti de sa léthargie une année après la mise en détention de son ancien secrétaire général, le Rassemblement national démocratique, RND, se choisit un nouveau chef. Tayeb Zitouni a été plébiscité comme secrétaire général du RND à l'issue d'un congrès formel, tenu jeudi dernier au Centre international des conférences. Il succède à Azeddine Mihoubi qui s'est "retiré de toute responsabilité" politique. Sans SG depuis plus d'une année, le deuxième parti du pouvoir a fait comme il a l'habitude de faire : il a plébiscité un homme qui, sans être nouveau en politique, veut incarner le renouveau d'une formation politique qui veut se refaire un autre visage. Et pour ne pas faire face à une éventuelle surprise, les "congressistes", choisis de longue date, savaient à l'avance que Tayeb Zitouni a été "choisi" quelque part comme secrétaire général. Le choix de l'ancien président de l'APC d'Alger-Centre était tellement consensuel qu'aucun autre cadre ne s'est mis en travers de sa route. Il était le seul candidat et évidemment, il a été plébiscité. Aucune voix ne manquait parmi les 827 personnes présentes dans cette belle salle du Centre international des conférences. Prévu sur deux jours, le congrès extraordinaire, transformé séance tenante en congrès ordinaire pour éviter de préparer une autre rencontre dans une année comme le veulent les statuts, a plié l'affaire en moins d'une heure. Intronisé comme au bon vieux temps, Tayeb Zitouni, qui s'est éloigné des feux de la rampe ces dernières années pour se consacrer essentiellement à son travail de P-DG de la Société algérienne des foires et expositions (Safex), a tenté un discours nouveau. Dans une allocution solennelle, Tayeb Zitouni (que beaucoup ont confondu avec son homonyme, le ministre des Moudjahidine) a rendu hommage à tous ceux qui ont compté pour le RND, sauf Ouyahia. Il a notamment tressé des lauriers à Abdelmadjid Tebboune. Il a annoncé mettre à la disposition du nouveau pouvoir le parti qui "a toujours mis l'intérêt du pays" au "détriment de ses propres intérêts". Et pour éviter de donner l'image d'un parti laudateur du pouvoir, Tayeb Zitouni a estimé que son parti cherchait "les points de convergence" avec les autorités. Le RND va faire du "soutien critique" ? Loin de là. Pour le patron du parti, "il est impératif de constituer le front intérieur" face "aux menaces venant de l'extérieur". Pour montrer ses prédispositions à accompagner les autorités, le RND se "met au travail" en constituant un groupe de réflexion qui sera chargé d'émettre des propositions pour la révision de la Constitution. Pour effacer les reliquats d'un passé où Ahmed Ouyahia a régné en maître absolu sur le parti politique, Tayeb Zitouni a annoncé "le retour" dans le giron du RND de "tous ceux qui ont été exclus". "J'ai fait de l'opposition, mais dans les structures du parti", a-t-il tenu à se démarquer. "La gestion autoritaire" du RND du temps d'Ouyahia a "fait du tort" au parti, a-t-il encore poursuivi. Il est donc attendu que des cadres comme Seddik Chihab ou d'autres reviennent au sein du parti. "Notre priorité est d'unir les enfants du parti", a-t-il insisté. En attendant, le nouvel homme fort du RND va devoir annoncer la composante de son bureau politique. Une instance dont les membres vont certainement être renouvelés pour tenter d'effacer l'ère du tandem Bouteflika-Ouyahia.