Dès demain à minuit, Ahmed Ouyahia, secrétaire général du RND pendant 13 ans, ne sera plus le premier responsable de cette formation politique, seconde force politique du pays. Annoncée le 3 janvier, la démission d'Ouyahia de la tête du RND prendra effet dès ce mardi 15 janvier, comme il l'a précisé lui-même dans sa dernière missive de SG adressée aux militants. L'entrée en vigueur de la démission d'Ouyahia intervient également à 48 heures du début des travaux du conseil nationale du parti, auxquels participeront plus de 290 membres issus des 48 wilayas du pays. Des travaux devant s'étaler sur trois jours et au terme desquels il est prévu la désignation de Abdelkader Bensalah en tant qu'intérimaire au poste du parti. Ainsi, au RND, l'histoire pourrait prendre la forme d'un éternel recommencement. Et pour cause, le même Bensalah qui est aujourd'hui à son troisième mandat de sénateur a eu par le passé à tenir les rênes du parti aux premiers moments de sa création. C'était en février 1997, plus précisément l'époque où le défunt Abdelhak Benhamouda, alors leader de la Centrale syndicale (UGTA) était pressenti pour être désigné premier secrétaire général du RND, n'était l'odieux assassinat dont il a fait l'objet. Ceci dit, si Abdelkader Bensaleh est d'ores et déjà consensuel auprès des redresseurs du RND et des cadres restés fidèles à Ouyahia, l'hypothèse d'un rebondissement de l'ex-Premier ministre au sein de sa famille politique à l'occasion du prochain congrès du parti n'est pas à exclure. «Pour l'heure, Ahmed Ouyahia ne reviendra pas sur sa décision en dépit des nombreux communiqués qui lui sont parvenus des différentes wilayas et via lesquels des centaines de militants lui demandent de surseoir à sa démission. En revanche, il pourra être plébiscité pour gérer de nouveau les affaires du parti à l'occasion du prochain congrès prévu au cours du second trimestre de l'année», nous a déjà indiqué Nadia Loudjertmi, membre du bureau national. En attendant le congrès, les cadres du RND, y compris ceux faisant partie des rangs des redresseurs, s'affairent conjointement à mieux préparer la réunion du conseil national programmée en fin de semaine. «Nous ne voulons exclure personne parmi ceux qui sont concernés par cette réunion», nous a indiqué hier Tayeb Zitouni, qui fait partie des redresseurs. Pour mieux appuyer ses propos, il affirme rencontrer souvent Abdelkrim Harchaoui, un des fidèles d'Ouyahia, avec qui il a eu plusieurs entrevues portant sur la préparation de la réunion de ce jeudi. «Harchaoui est aussi un ami, on se voit presque tous les jours. On tient des réunions de coordination portant sur les aspects techniques et logistiques liés au regroupement des membres du conseil national de ce jeudi», a encore ajouté l'ex-maire d'Alger-Centre qui a formellement démenti avoir rencontré Ahmed Ouyahia comme cela a été rapporté par certaines sources concordantes.