Abdelkader Bensalah est depuis hier le nouveau secrétaire général du RND. Il a été, sans surprise, plébiscité par les 1400 congressistes pour une durée de 5 ans. Le plébiscite de Bensalah, qui occupait depuis la démission d'Ahmed Ouyahia en janvier 2013, le poste de secrétaire général par intérim, a eu lieu lors de la séance d'ouverture du congrès. Le comité de validation de la qualité de membre avait suggéré, dans son rapport, ce plébiscite en l'absence de concurrents à ce poste. Le 4e congrès du RND s'est ouvert donc hier à l'hôtel El Aurassi et prendra fin aujourd'hui, en présence des ténors du parti, à l'exception d'Ahmed Ouyahia. Yahia Guidoum, Cherif Rahmani, Nouria Hafsi, Tayeb Zitouni, Fatma Zohra Flici… étaient tous au premier rang. Ont assisté également à cet événement Amar Ghoul, porte-parole de TAJ et Amara Benyounès du MPA, il y avait également le secrétaire général du FLN Amar Saadani et le patron de l'UGTA Abdelmadjid Sidi Saïd. A l'entame des travaux du congrès, un hommage a été rendu, par Abdelkader Bensalah, à Ahmed Ouyahia «pour tout ce qu'il a fait pour le parti et pour l'Algérie». Des propos accueillis par des applaudissements et des youyous. Ouyahia, explique-t-on, est toujours membre du conseil national du RND et de ce fait, il devait normalement prendre part aux travaux du congrès. «Ouyahia est absent de ce congrès parce qu'il a d'autres engagements officiels, il est en mission en Mauritanie», affirme Nouara Djaâfar, avant de préciser qu'Ouyahia a toutefois délégué un militant pour le représenter : «Il a signé une procuration à l'un des délégués de la wilaya d'Alger pour soutenir Bensalah.» Dans les coulisses de l'hôtel El Aurassi, certains participants confirment que la majorité des congressistes sont des fervents partisans d'Ouyahia et que le mouvement de redressement était très superficiel. Dans son long discours de plus d'une heure, Bensalah a évoqué plusieurs sujets et s'est attardé sur deux questions : la révision de la Constitution et le quatrième mandat. Bensalah n'appelle pas le Président à briguer un quatrième mandat, comme l'a fait le FLN ou TAJ, mais s'est contenté de réitérer le soutien qu'il porte à Bouteflika. «Nous avons soutenu et nous continuerons à soutenir le président Bouteflika», dit-il. Pour lui, «l'Algérie doit beaucoup à Bouteflika», notamment «sa stabilité». Il demeure que le RND reste prudent sur cette question ; il ne parle pas d'un quatrième mandat mais plutôt de son soutien à Bouteflika et à son programme. Interrogée à ce propos, Mme Nouara Djaâfar, qui animait une conférence de presse à la mi-journée, reprend pratiquement les propos de Bensalah, mais lance à l'adresse de la presse un détail important : «N'ayez pas peur pour le RND. Nous avons des instances qui, le moment venu, examineront et se prononceront sur la question.» Selon certaines indiscrétions, l'appareil du RND sera mis à la disposition de l'homme du système, qu'il soit Bouteflika ou autre… Au sujet de la révision de la Constitution complètement éludée par Bensalah, Nouara Djaâfar affirme que le parti se soumettra à la décision du Président : «C'est une initiative qui relève des prérogatives du Président. Et c'est à lui que revient la décision de présenter le projet avant ou après la présidentielle. En ce qui nous concerne, nous nous plierons à cette décision.» Abordant la situation du parti, Bensalah dit ne pas être contre le changement, mais contre les règlements de comptes et contre l'improvisation dans la prise de décision. Par ailleurs, le secrétaire général du RND a annoncé «une importante modification» des statuts du parti, La composante du bureau politique devrait être, également, renforcée.