Avec ses commerces fermés et une circulation automobile au ralenti, Jijel est une ville quasiment morte. Depuis le début du confinement, instauré pour faire face à la propagation du coronavirus, la capitale de la corniche est restée totalement confinée. Du moins au centre-ville, où tout semble être figé, malgré un remue-ménage quotidien au marché, là où aucune mesure de distanciation physique ou de gestes barrières n'est respectée. Outre le transport, l'activité hôtelière, les restaurants et les fast-foods, les pizzerias et les cafés ont été les plus impactés par ce contexte sanitaire exceptionnel. La saison estivale est traditionnellement un rendez-vous touristique majeur qui vient doper davantage cette activité, mais l'épidémie de coronavirus a tout chamboulé. La signature, la semaine passée, par le wali, d'un arrêté interdisant toute activité estivale sur les plages a tout gelé en attendant des jours meilleurs. Cependant, l'annonce d'un début de déconfinement pour hier, dimanche, semble avoir remis les pendules à l'heure. À l'heure d'un redémarrage d'une saison longtemps perturbée ces dernières années par la survenue du mois de Ramadhan et des fêtes de l'Aïd en pleine période d'été. Pour cette saison, si cet aléa de calendrier n'est plus au rendez-vous, c'est cette contrainte sanitaire qui frappe un secteur touristique en pleine attente de son essor. Si des estivants facilement identifiables à leurs plaques d'immatriculation sont de plus en plus aperçus dans la ville, sur les plages, aucun dispositif estival n'est visible. Et ce n'est pas le cas à la façade maritime de Bordj Echetti, haut lieu de rassemblement des estivants, qui commence à drainer les premières foules de l'été. Esplanade ouverte et dégagée sur le bleu azur d'une mer si fascinante, cet endroit est le plus fréquenté en été. Aussi bien par les habitants de la ville que par les visiteurs qui mettent le cap sur cette ville au potentiel touristique avéré. L'afflux à cette façade est le signe d'un empressement pour l'ouverture de la saison estivale. "Cela va nous permettre de respirer, de nous mettre au travail, de redémarrer une activité touristique paralysée. Cela va surtout permettre aux gens de réapprendre à vivre et à profiter de la mer et de tout ce qui est beau dans cette ville qui n'attend que l'heure de l'arrivée des estivants", s'accorde-t-on à dire dans cette ville aux mille et un atouts touristiques. Pour l'heure, c'est l'attente de ce moment qui meuble le rythme de la vie à Jijel. Sur les plages, on ne s'aventure pas au risque de se voir verbaliser par des gendarmes, positionnés à l'entrée de certains accès du littoral. Pour éviter toute infraction à l'arrêté du wali, les accès de certains rivages ont purement et simplement été bloqués. C'est dire que les pouvoirs publics sont déterminés à sévir contre toute velléité d'accès aux plages, même si cette mesure ne trouve pas toute l'unanimité au sein des citoyens. Amor Z.