Depuis sa réouverture, après des travaux qui ont pris beaucoup de temps, il est de plus en plus fréquenté. Des familles, des jeunes garçons, voire des couples, des pêcheurs à la ligne, des hommes d'un certain âge en pleine méditation sur les tourments de la vie, des parents avec leurs enfants et bébés sur les bras, ne se privent plus de jeter leur dévolu sur cette esplanade pour humer l'air iodé de la mer. En pleine communication téléphonique, certains s'isolent derrière le mur de la façade pour parler à leur correspondant. D'autres préfèrent déambuler et marcher à pas lents, pendant que les enfants jouent sur cette vaste esplanade, qui attend encore d'être dotée de certaines commodités pour être un lieu de promenade et de rencontre convivial et familial. Pour certains, le lieu est un véritable coin de méditation. «Il me permet de me mettre à l'écart, de me reposer, je suis là face à la mer qui m'inspire et m'apaise», dira à ce sujet, Ahmed, un jeune homme, venu contempler la grande bleue en cette fin de journée ensoleillée du mois de février. «Je regarde la mer, le bruit des vagues me rafraîchit, je suis tranquille ici», lancera-t-il encore. Tout au long de cette façade, en passe de détrôner l'autre façade de Kotama, il est vrai delaissée et abandonnée, le calme est absolu. Il n'y a que la mer qui attire cette foule de promeneurs, visiblement sereins face au bruissement des vagues. La plus belle des façades maritimes à Jijel est en train de naître. Elle confirme si bien que la ville, qui reste fermée sur elle-même en cette basse saison touristique, a besoin de s'ouvrir sur la mer. Une mer si proche, mais loin d'être à portée de main par manque justement de ces espaces, permettant aux habitants de la ville de décompresser pour échapper au quotidien d'une vie de plus en plus stressante. Pour la saison estivale, Bordj Echetti, qui a soulevé un vent de controverse sur les couleurs qu'on lui a données, fixe d'ores et déjà son rendez-vous avec les milliers d'estivants qui vont mettre le cap sur sa belle façade. Une façade ouverte sur un bleu sans limites d'une mer s'exprimant en deux temps, d'abord quand elle se déchaîne dans ses moments d'agitation et ensuite lorsque dame Nature lui ordonne de revenir à la raison. Tout cela au grand plaisir de cette foule d'admirateurs qui ne se lasse pas de contempler son rivage.