Dans les pays exportateurs de pétrole de la région Mena, la croissance devrait reculer de 5% en raison de la chute des prix du pétrole, contre une croissance de 2% annoncée dans les prévisions de janvier. Le choc économique lié à la chute des prix du pétrole et à l'épidémie de Covid-19 sera plus violent qu'attendu. Dans ses "Perspectives économiques mondiales" publiées hier, la Banque mondiale anticipe une baisse de -6,4% de la croissance algérienne en 2020 contre une prévision initiale de -5,2% de son institution jumelle, le FMI en l'occurrence. Un énorme trou d'air ! Dans sa loi de finances complémentaire pour 2020, le gouvernement prévoyait plutôt une baisse de -2,63% de la croissance cette année, contre une croissance positive de 1,8 % prévue dans la loi de finances 2020. Le repli de la croissance en Algérie devrait être plus prononcé que la moyenne régionale (Afrique du Nord et Moyen-Orient) estimé par la Banque mondiale à -4,2%. Cette institution financière fait remarquer que l'Algérie et l'Irak sont les pays exportateurs de pétrole les plus vulnérables et les plus fragilisés par le double choc coronavirus-chute des cours du brut. "Les économies d'Algérie et d'Irak continuent d'être aux prises avec les conséquences de la baisse des prix du pétrole et les vulnérabilités structurelles", notent les experts de l'institution de Bretton Woods dans la version actualisée des "Perspectives économiques mondiale". La forte baisse de la demande mondiale de pétrole a réduit les exportations des pays producteurs, ce qui a eu des répercussions sur les secteurs non pétroliers, lit-on dans ledit rapport qui souligne que cette situation est aggravée par des problèmes structurels de longue date qui freinent la croissance. Dans les pays exportateurs de pétrole de la région Mena, la croissance devrait reculer de 5% en raison de la chute des prix du pétrole, contre une croissance de 2% annoncée dans les prévisions de janvier. "L'activité économique des pays exportateurs de pétrole a ralenti sur tous les fronts, la forte baisse de la demande mondiale de pétrole ayant contribué à l'effondrement des prix, à quoi s'ajoutent les perturbations liées à la pandémie. Les pays importateurs de pétrole accusent également un ralentissement économique du fait que les perturbations et restrictions liées au coronavirus limitent les possibilités touristiques et que la forte baisse de la demande extérieure a réduit d'autant les exportations", soulignent les experts de l'institution de Bretton Woods. Une forte incertitude pèse sur les prévisions, note la Banque mondiale qui n'exclut pas une aggravation de la situation, d'autant plus que les risques sont "très orientés à la baisse". À la faiblesse des cours du brut viennent s'ajouter les mesures de réduction de la production pétrolière auxquelles sont astreints nombre de pays exportateurs dans le cadre de l'accord de limitation de l'offre pétrolière, conclu le 12 avril dernier. Ces mesures "vont considérablement freiner la croissance". La faiblesse persistante des prix du pétrole réduirait un espace budgétaire déjà limité, ainsi que les investissements, estime la Banque mondiale qui fait constater, par ailleurs, que les risques de conflit restent élevés dans la région.