Dès son retour de congé, le maire est saisi par la section syndicale lui annonçant un mouvement de grève illimitée. Dans la journée du 7 septembre, un appel anonyme nous avise que les travailleurs de l'APC de Raïs Hamidou s'apprêtent, dans quelques jours, à observer une grève décidée par la section syndicale en signe de protestation contre le président de cette assemblée qui a pris des sanctions, considérées comme arbitraires, à l'encontre de deux collègues. Bien que les appels et les lettres anonymes ne soient pas, pour des raisons déontologiques, pris en considération, nous avons pris attache avec le maire qui a bien voulu nous éclairer sur une affaire au demeurant banale mais qui, a son point de vue, en cache une autre. Le chef de l'exécutif confirme, en effet, avoir reçu, en date du 6 septembre, un courrier signé par le secrétaire général de la section syndicale l'avisant d'une grève du personnel qui serait effective à partir du 13 de ce mois. Il est demandé au P/APC de revenir sur une décision concernant deux employés suspendus de leurs fonctions. M. Zioua explique, à ce sujet, que les mesures prises à l'encontre de ces derniers relèvent de la réglementation qui régit les relations de travail. “Le premier a usé de faux et usage de faux en falsifiant un certificat de résidence. Le second, qui n'est autre que le chef de service du personnel, est à l'origine d'une grave négligence ayant entraîné un préjudice financier de près de 350 millions de centimes en allocations familiales, non récupérés auprès de la caisse de Sécurité sociale. Je ne vois donc pas en quoi ma décision est arbitraire”, argumente-t-il. Le même jour, le P/APC saisit le wali délégué de Bab El Oued — avec ampliation à l'UGTA (Union territoriale et Union locale), la sûreté de daïra, la sûreté urbaine et la brigade de gendarmerie — “attirant son attention sur les desseins du préavis de grève, considéré comme une incitation à une grève illimitée en vue de tromper les institutions publiques”. Pour le maire, la section syndicale n'a pas respecté les voies réglementaires contenues dans les dispositions de loi relative aux contentieux collectifs. Parallèlement, il observe que le préavis de grève a été signé par le SG de la section syndicale, “ce qui constitue une autre tromperie visant à entamer une campagne électorale après une léthargie de trois ans”, commente le maire s'interrogeant, en même temps, du réveil brusque de cette section syndicale pour la prétendue raison de défendre les acquis des travailleurs. Répondant au sujet de la régularisation de la situation de certains travailleurs, il dira que les portes ont toujours été ouvertes au dialogue entre l'employeur et le partenaire social. “Pour preuve, le syndicat ne s'est jamais manifesté sur un quelconque problème, comme le montrent les PV de réunions”, tient-il à préciser. S'agissant de l'assemblée générale, il indiquera que cette dernière a été tenue, il y a moins de deux mois, au cours de laquelle les problèmes socioprofessionnels des employés ont été posés et débattus. Un seul point était resté en suspens, à savoir l'élaboration du règlement intérieur de la commune reportée à une date ultérieure. En revanche, le maire ne manque pas de manifester son étonnement en recevant un courrier demandant la tenue d'une AG ne comportant aucun ordre du jour. Une réponse a été faite par l'assemblée invitant la section syndicale à préciser, conformément aux dispositions de la loi, l'ordre du jour ainsi que toutes les affaires en suspens. Le courrier est resté sans suite, selon le maire qui regrette qu'une telle perturbation soit provoquée au moment où l'assemblée déploie des efforts considérables pour le développement de la commune. Profitant de notre présence, le chef de l'exécutif communal nous a dressé succinctement les grands projets d'aménagement de la ville, notamment l'esplanade et les deux ports de pêche et de plaisance. Parallèlement, il fera savoir que l'arrière-ville connaîtra également une série de projets habitationnels visant à lui donner un cachet de ville à vocation essentiellement touristique. Nous y reviendrons. A. F.