Les chauffeurs de taxi individuels sont autorisés à reprendre leur activité, à partir de demain lundi 15 juin à travers tout le pays. Les wilayas ont reçu jeudi une circulaire des services du Premier ministère autorisant les chauffeurs de taxi à reprendre leur activité. Un protocole sanitaire auquel ils doivent se soumettre a été mis en place. "En application de l'instruction du Premier ministre n°1 du 11 juin 2020, portant mise en place d'une feuille de route de déconfinement sanitaire et de lutte contre le virus Covid-19, graduelle et flexible, et en prévision de la reprise des activités de transport par taxi individuel, dans sa seconde phase, le wali d'Alger porte à la connaissance de tous les chauffeurs de taxi et leurs clients de la reprise de cette activité à compter du lundi 15 juin", a indiqué un communiqué. Cette activité se limitera cependant aux espaces urbains seulement, et au territoire de la wilaya. Cependant, "étant donné qu'il s'agit d'une activité qui peut être un vecteur non négligeable de propagation de la pandémie, il est impératif que le transport par taxi individuel, soit soumis à un protocole sanitaire rigoureux, à même de prévenir la Covid-19, que cela soit pour le chauffeur de taxi ou pour son client", indique un communiqué de la wilaya d'Alger. Et d'énumérer les mesures préventives : "la mise en place d'un verre protecteur de type plexiglace séparant le chauffeur du client", "l'obligation du port du masque protecteur par le chauffeur et le client", "la mise à la disposition du client de solution hydroalcoolique", "la limitation du nombre de clients à un seul pour toute opération de transport", "l'obligation des clients de s'asseoir sur le siège arrière du véhicule", "les sièges du véhicule doivent être recouverts de film plastique et doivent être systématiquement nettoyés après chaque opération de transport", "l'entretien quotidien et régulier du véhicule à l'aide d'une solution de nettoyage", et "l'entretien et la stérilisation des repose-tête, accoudoirs et les poignées à l'aide de solutions de nettoyage". Des mesures applicables à tous les taxis du pays. En sus de cela, "les chauffeurs de taxi doivent se soumettre à des tests médicaux réguliers, à titre préventif contre le virus Covid-19", indique encore la wilaya, qui souligne que "le wali d'Alger insiste sur la nécessité de l'application rigoureuse de l'ensemble des mesures sanitaires et préventives suscitées", et "rappelle que la non-application de ces mesures pourrait donner lieu à la suspension de l'activité et à l'application rigoureuse des peines prévues par les lois et la réglementation en vigueur". Appelé à réagir à cette décision, Hocine Aït Brahim, le président du Syndicat national des chauffeurs de taxi, a émis des réserves quant à l'application de ces mesures sanitaires, particulièrement pour des raisons financières. "On a eu cette information par le biais des médias, mais on n'arrive pas à comprendre comment un chauffeur de taxi pourra mettre en œuvre ces conditions, à savoir qu'à chaque fois qu'il prend un client il doit stériliser son véhicule et recouvrir les sièges de film plastique etc.", a-t-il indiqué. Et d'expliquer : "Avec l'augmentation du prix du carburant et l'interdiction de transporter plus d'un seul client, on se demande si le chauffeur de taxi ne va pas travailler pour l'essence uniquement. À cela s'ajoute, le problème de l'octroi de l'aide de l'Etat de 10 000 DA que la majorité d'entre nous n'ont pas touchée." Les chauffeurs de taxi sont en concertation pour tenir un rassemblement à Kharrouba (Alger), ce lundi, au cours duquel une décision sera prise à cet égard, a-t-il indiqué.