Le conglomérat de partis de l'opposition démocratique appelle les Algériens "à demeurer mobilisés, mais vigilants, pour s'engager avec force dans la reprise des manifestations pacifiques dès que les conditions sanitaires le permettront". Les animateurs du Pacte de l'alternative démocratique (PAD) ne veulent pas une reprise immédiate des manifestations publiques avant l'endiguement de l'épidémie de Covid-19. Le PAD s'oppose à toute marche du Hirak avant que la situation sanitaire ne s'améliore. C'est ce qu'ont annoncé les animateurs du Pacte dans un communiqué rendu public hier. "Parties prenantes dès le début du mouvement révolutionnaire citoyen, les composantes politiques, associatives, syndicales autonomes, diaspora, personnalités, citoyennes et citoyens regroupés au sein du PAD contribueront à soutenir toutes les luttes politiques et sociales citoyennes et appellent les Algériennes et les Algériens à demeurer mobilisés, mais vigilants, pour s'engager avec force dans la reprise effective des manifestations pacifiques dès que les conditions sanitaires de l'endiguement de l'épidémie de Covid-19 le permettront", explique, en effet, le PAD sa position quant à la poursuite des manifestations, rappelant, dans ce contexte, que "les Algériennes et les Algériens ont été contraints de suspendre momentanément les manifestations publiques du mouvement révolutionnaire populaire du 22 février 2019" pour cause de la propagation de la pandémie de Covid-19. Parallèlement à la suspension des manifestations décidée par le mouvement populaire, le pouvoir, estime le PAD, a exploité cette suspension "pour tenter d'imposer sa feuille de route et son agenda politique avec pour objectif une normalisation autoritaire et brutale", rappelant, à cet effet, que pendant cette période de confinement, "le pouvoir a redoublé de férocité en multipliant les lois liberticides et les actes répressifs avec leur lot d'interpellations et d'emprisonnements arbitraires". "La répression et les arrestations massives opérées dans toutes les régions du pays ont pour but de créer un climat de peur et de terreur dans l'espoir d'empêcher le retour puissant du mouvement révolutionnaire qui ne cesse de rejeter un système non démocratique, corrompu et corrupteur", estime, en outre, le PAD, estimant que "tant que les revendications légitimes du mouvement révolutionnaire, notamment le départ du système, restent insatisfaites, les forces du PAD restent persuadées de l'imminente réémergence des manifestations pacifiques sur tout le territoire national car les ressorts des Algériennes et des Algériens ne sont pas cassés. Leur énergie est intacte, voire renforcée". Abordant la situation provoquée par le confinement imposé par la pandémie de Covid-19, le PAD considère que "le confinement et son corollaire, l'arrêt de l'activité dans plusieurs secteurs, ont provoqué des licenciements massifs dans les entreprises économiques publiques, la fermeture de milliers de PME-PMI et de services avec à la clé des millions de salariés laissés-pour-compte (...)", estimant, par ailleurs, que "les conséquences de cette crise sanitaire sont dramatiques, notamment une récession multiforme dévastatrice entraînant une dégradation effarante de la situation économique et sociale, une insécurité alimentaire généralisée et un appauvrissement accéléré de larges couches de la population déjà fragilisées et vivant dans la précarité depuis des années". À cette situation imposée par la pandémie, le PAD évoque "les mesures d'austérité contenues dans la loi de finances complémentaire", telles que "l'augmentation des prix des carburants et les risques d'inflation" qui "vont s'amplifier et auront des implications insoutenables sur le pouvoir d'achat et le niveau de vie de la population". Le Pad n'exclut pas, à ce propos, "des tensions sociales" qui "vont encore s'exacerber pouvant aboutir à une explosion sociale violente aux conséquences dramatiques". "Les forces du Pacte de l'alternative démocratique rejettent dans le fond et dans la forme cette loi de finances complémentaire anti-sociale et anti-nationale", souligne le communiqué. Pour consacrer la rupture avec un système qui menace l'avenir du pays, les forces du PAD continueront d'œuvrer avec détermination pour la tenue d'une conférence nationale indépendante du système qui rassemblera toutes les forces agissantes de la société qui s'engagent à concrétiser les exigences démocratiques exprimées pacifiquement par le peuple depuis le 22 février 2019.