Le Pacte pour l'alternative démocratique évoque une "volonté des pouvoirs de l'ombre d'accélérer les menées des forces attachées au maintien du système jusque-là contrecarrées par la forte mobilisation populaire". La classe politique algérienne est scandalisée par la condamnation à une année de prison de l'homme politique Karim Tabbou par la Cour d'Alger, mardi dernier, lors d'un procès en appel programmé à l'insu des avocats de la défense. "À deux jours de sa libération, Karim Tabbou, vient d'être victime d'un véritable rapt de la prison de Koléa pour être livré à un juge aux ordres pour prolonger sa peine de six mois supplémentaires en lieu et place du sursis que lui avait décerné le juge de première instance", a dénoncé le Pacte pour l'alternative démocratique (PAD), dans un communiqué rendu public hier, non sans condamner avec force ce qu'il a qualifié de "scandale judiciaire". "Les forces du PAD, parties prenantes de la révolution populaire en cours, condamnent avec la plus grande vigueur ce scandale judiciaire et exige la libération sans conditions du premier responsable de l'UDS. La place de Karim Tabbou et de tous les détenus politiques et d'opinion n'est pas en prison", a-t-il tonné. "Face au délit commis par la justice dans un procès politique expéditif, convoqué en catimini, à l'insu de ses avocats et en l'absence du concerné, évacué suite à un malaise, aucun doute n'est permis sur la volonté des pouvoirs de l'ombre d'accélérer les menées des forces attachées au maintien du système jusque-là contrecarrées par la forte mobilisation populaire", s'est encore insurgé le PAD. Partie prenante du PAD, le Parti des travailleurs (PT) a réagi mardi déjà à la tournure prise par l'affaire Karim Tabbou en s'interrogeant sur "la signification de ce procès expéditif et de la condamnation qui s'en est suivie" avant d'exiger "la libération immédiate et inconditionnelle de Karim Tabbou et de tous les détenus politiques et d'opinion". "Cela se passe au moment où les Algériennes et les Algériens, à l'instar des peuples du monde entier, sont saisis d'angoisse, inquiets face aux risques ravageurs que pourrait provoquer la pandémie de Covid-19 sur les vies humaines dans notre pays", a relevé le PT. L'autre parti composant le PAD, le Mouvement démocratique et social (MDS) a qualifié le procès en appel de Karim Tabbou de "quasi clandestin" et accuse le pouvoir en place d'"exploiter la situation inquiétante que vit l'Algérie et le monde entier" pour "faire passer des agendas politiciens en contradiction avec l'intérêt suprême de la nation". Et au MDS de réclamer la libération de tous les détenus politiques et l'annulation de tous les jugements prononcés contre eux et autres poursuitesjudiciaires. Le parti de Soufiane Djillali, Jil Jadid, n'a pas manqué, lui aussi, de s'élever contre la nouvelle condamnation de Karim Tabbou par le tribunal en appel qui n'est, à ses yeux, "ni compréhensible dans le fond ni acceptable dans la forme". Il a assimilé cette condamnation à de la "provocation" surtout qu'elle intervient "au moment où le pays avait besoin de retrouver sa sérénité, d'unir ses forces pour lutter contre l'épidémie et surtout de tourner la page de l'arbitraire pour construire enfin un Etat de droit". "Les autorités supérieures du pays sont interpellées pour intervenir au plus vite et ramener de la sérénité aux citoyens et de la miséricorde dans les cœurs", estime Jil Jadid. Arab C.