A la station de tramway des Fusillés, aux Ruisseaux, plusieurs agents portant des gilets jaunes tentent d'assurer la sécurité mais de... loin ! Ils observant, en effet, les bras croisés, l'affluence des usagers. A l'heure de la deuxième phase du déconfinement, le manque de respect des mesures d'hygiène dans les transports en commun inquiète les chauffeurs et les receveurs de bus. « La distanciation sociale n'est pas respectée, on ne peut pas empêcher les gens de monter dans le bus », se plaint un chauffeur de l'ETUSA. C'est d'ailleurs l'avis de beaucoup d'autres employés de l'entreprise nationale des transports, qui n'ont pas manqué d'exprimer leur inquiétude face à cette situation. A la station de l'ETUSA du 1er Mai, le guichet de vente de tickets est fermé. Les usagers sont contraints de solliciter, à chaque fois, les chauffeurs de bus pour connaitre la destination. Un jeune médecin généraliste, rencontré sur place, tire la sonnette d'alarme : « les citoyens ne semblent pas prendre au sérieux la menace du virus, car je vois les gens se comporter dans l'espace public comme s'il n'y avait pas de crise sanitaire ». Un autre témoin, un homme dans la cinquantaine, flanqué sous un abribus, s'emporte : « je ne suis plus rassuré de prendre les transports en commun, les mesures de sécurité sanitaires ne sont pas respectées. Des passagers se permettent même de retirer leurs bavettes à l'intérieur des bus pourtant bondés de monde !"
Même constat à la station de tramway des Fusillés, aux Ruisseaux. Plusieurs agents portant des gilets jaunes tentent d'assurer la sécurité, mais de... loin ! Ils observant, en effet, les bras croisés, l'affluence des usagers. Malgré le dispositif de sensibilisation et de distanciation déployé par SETRAM, les conditions de protection sanitaire sont encore loin d'être réunies. « Voyez-vous, personne ne respecte les consignes, mais malheureusement je suis obligée de me rendre à mon travail par tram », s'indigne une fonctionnaire, ajoutant que si elle pouvait se permettre d'emprunter un VTC (voiture de transport avec chauffeur) ou un taxi, elle l'aurait fait, « mais leur tarification reste élevée pour les petites bourses ». Quant aux taxis, « Les chauffeurs ne veulent reprendre l'activité qu'à la condition d'une autre décision du gouvernement qui satisfasse leurs revendications », a déclaré le président de la Fédération des chauffeurs de taxi, Mohamed Belkhous, à Liberté. Une situation confirmée par un chauffeur rencontré à la rue Didouche Mourad. « On nous a demandé d'installer du plexiglas et couvrir les sièges, mais beaucoup de confrères m'arrêtent et me demandent de les enlever, mais moi ça ne me dérange pas du tout, bien au contraire, ça me protège », a-t-il confié. Cependant, il aurait aimé que «l'Etat nous équipe de cette séparation, car elle coûte 2400 DA. Cela fait 90 jours qu'on n'a pas travaillé».