Découvert pour la première fois en 2010 dans les régions de Larbâa Nath Irathen et le village Mezguène, dans la commune d'Illoula Oumalou, le moustique-tigre, dont un spécimen a été encore découvert tout récemment à Aïn El Hammam, est désormais présent dans dix communes de la wilaya de Tizi Ouzou. Selon une déclaration faite par le responsable du bureau de prévention de la Direction de la santé de Tizi Ouzou, Smaïl Oulamara, à l'APS, des spécimens de ce moustique "d'importation" ont, en effet, été repérés jusque-là dans 10 communes de la wilaya de Tizi Ouzou, à savoir, entre autres, Boudjima, Larbâa Nath Irathen, Aïn El-Hammam, Aït Mahmoud et Azeffoun. "Les spécimens de ce moustique ont été capturés ou photographiés par des citoyens de ces localités et présentés aux établissements de santé de ces localités et des enquêtes épidémiologiques sont lancées à travers l'ensemble des communes concernées et des réunions sont tenues avec les responsables de ces collectivités pour prendre les mesures nécessaires", a rapporté l'agence officielle du même responsable, qui a tenu à tirer la sonnette d'alarme et à appeler les bureaux d'hygiène communaux à se mobiliser pour prévenir et enrayer cette menace, notamment en procédant à des opérations de démoustication et en sensibilisant la population sur la nécessité de prendre des mesures préventives telles que le désherbage et la mise sous couvercle des réservoirs d'eau. À vrai dire, la sonnette d'alarme a déjà été tirée par ce même bureau de prévention en décembre 2017 à l'occasion d'une rencontre organisée à la Maison de la culture de Tizi Ouzou. Lors de cette rencontre, les spécialistes invités avaient expliqué que le moustique-tigre, de son nom scientifique "Aedes albopictus", est un vecteur potentiel de 22 virus dont les redoutables Zika, dengue, chikungunya et la fièvre jaune. "Si jamais des cas de Zika, de dengue ou de chikungunya venaient à être enregistrés, une véritable explosion de ces virus pourrait s'ensuivre à cause de ce moustique vecteur qui se reproduit à une grande vitesse", avait prévenu à l'époque le responsable de la prévention à la DSP. "Tant qu'il n'y a pas d'épidémie, ce moustique ne constitue pas un gros risque, si ce n'est les gros boutons rouges qu'il provoque en cas de piqûre, mais ce qui est à redouter, c'est qu'en cas d'épidémie de Zika, de dengue ou de chikungunya, la propagation risque d'être spectaculaire, et, en plus, il n'existe aucun traitement spécifique contre ces virus, et le Zika ne fait même pas encore partie des virus à déclaration obligatoire en Algérie. C'est pour cela que ça fait peur", avait expliqué, pour sa part, le médecin tropicaliste et entomologiste, Hammou Mohammed, qui a précisé que ce moustique que l'on peut reconnaître à ses rayures blanches sur le dos ne fait pas partie des 54 variantes de moustiques existant en Algérie, mais qu'il est nouvellement arrivé d'Europe. Donnant plus de précisions, ce spécialiste avait souligné que la femelle est la seule qui pique car elle a besoin de sang pour pondre ses œufs, et, avait-il ajouté, les œufs de ce moustique peuvent résister 2 à 3 ans à sec et elles éclatent en larves dès leur contact avec l'eau. "La dégradation des conditions environnementale, décharges sauvages, fosses septiques et débordement des eaux usées constituent un espace favorable pour la prolifération de cet insecte", a, à nouveau, rappelé le chargé de la prévention à la DSP de Tizi Ouzou.